Après la chirurgie, et en présence de récepteurs aux oestrogènes, le traitement anti-hormonal adjuvant permet de réduire la mortalité par cancer du sein. Le tamoxifène, chef de file du traitement adjuvant, est en « compétition » avec les anti-aromatases. Cependant, le tamoxifène n’a pas dit son dernier mot puisque les avancées de la recherche médicale – entre autres au niveau du polymorphisme génétique - nous permettent d’estimer prospectivement, et avec de plus en plus de précision, la balance avantages-inconvénients et de proposer des traitements à la carte. Loin de s’opposer, tous ces traitements anti-hormonaux pourraient, bien au contraire, cohabiter pendant longtemps encore.
C’est bien dans cette ligne de raisonnement que se situe l’étude de G. Garuti sur le tamoxifène et le contrôle de son risque endométrial. Avant toute prescription, cet auteur a proposé à 146 de ses patientes ménopausées opérées d’un cancer du sein hormono-dépendant une échographie transvaginale suivie d’une hystéroscopie en présence d’une épaisseur endométriale de plus de 4 mm. Des anomalies endométriales ont ainsi été découvertes dans 21 % des cas à type de polypes, d’hyperplasies polypoïdes, d’hyperplasies simples, ainsi que 3 cas d’hyperplasies atypiques et 1 cas d’adénocarcinome de l’endomètre.
Sur les 60 mois de l’étude, une pathologie de l’endomètre – à l’exclusion de toute lésion atypique ou carcinomateuse – a été constatée chez 30 % des patientes dont 31 % de celles dont l’endomètre était initialement normal et 26 % de celles qui présentaient une anomalie endométriale bénigne à l’inclusion.
Dans cet échantillon, l’incidence des lésions endométriales inquiétantes est particulièrement élevée (2,7 %) justifiant, pour l’auteur, un contrôle de l’endomètre systématique au préalable chez toute candidate au tamoxifène. C’est notamment en prenant en compte ce genre d’éléments que sera choisie la meilleure thérapeutique adjuvante à proposer à la patiente.
Dr Jean-Michel Brideron