Le syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS) est
fréquent chez les patients en insuffisance cardiaque. Le suivi
prospectif de 164 patients ayant une fraction d’éjection du
ventricule gauche ≤ 45 % a été entrepris pour évaluer l’influence
du SAOS sur la mortalité dans ce contexte.
La mortalité a été comparée selon la sévérité du syndrome d’apnées
du sommeil (index d’apnées-hypopnées < 15 / heure de sommeil
pour les patients atteints de manière peu sévère et index ≥ 15 pour
les atteintes qualifiées de modérées à sévères).
Au cours du suivi moyen de près de 3 ans (2,9 +/- 2,2), et après justement sur les facteurs confondants habituels, il ressort que la mortalité a été significativement plus importante dans le groupe de patients (n : 37) présentant un SAOS modéré à sévère, non traités (8,7 décès pour 100 patients-années versus 4,2 chez les sujets [n : 113] indemnes d’apnées du sommeil, ou légèrement atteints ; p : 0,029). Dans le groupe des 14 malades sévèrement atteints, mais traités (pressions positives en continu), il n’a pas été observé de décès. Il apparaît cependant difficile d’interpréter l’éventuel effet bénéfique du traitement du fait des faiblesses méthodologiques de cette étude (petits effectifs, non randomisation du traitement…etc.)
Il n’en reste pas moins que les données recueillies suggèrent que le syndrome d’apnées du sommeil modéré à sévère est un marqueur prédictif indépendant de mortalité chez les patients en insuffisance cardiaque. Des travaux prospectifs de bonne méthodologie seraient nécessaires pour mieux apprécier le rôle bénéfique du traitement des apnées du sommeil sur la mortalité.
Docteur Olivier Meillard