L’incontinence est favorisée par l’âge, l’infection, la polymédication et le déclin des fonctions cognitives. L’incontinence chronique non traitée fait le lit de complications dermatologiques. Avec l’âge, la peau devient plus sèche, plus fine, plus fragile, moins élastique et moins résistante à l’infection. De plus, l’occlusion cutanée engendrée par l’utilisation de serviettes ou de couches altère la surface de la peau, sa perméabilité et son homéostasie. La peau est plus humide et son ph plus élevé. Enfin, le contact direct avec l’urine et les selles, qui contiennent urée, ammoniaque, enzymes digestifs protéolytiques et lipolytiques, aggrave l’atteinte cutanée.
On regroupe sous l’appellation de dermatite périnéale toutes les atteintes cutanées affectant les patients ayant une incontinence urinaire ou fécale. Sa prévalence augmente avec le déclin de la mobilité et l’association des 2 types d’incontinence. Elle débute sous la forme d’un érythème cutané modéré qui peut s’aggraver et aboutir à un décollement cutané et une érosion. Les infections mycosiques chez les patients incontinents sont dues à Tinea et C. albicans. Après traitement, il est important de laisser la peau sèche et exposée à l’air le plus possible.
Intertrigo et folliculite vulvaire sont favorisés par l’excès
d’humidité et le manque d’hygiène.
Le prurit ano-génital peut être le résultat d’une incontinence
mineure mais également d’un abus de lavage ou de l’utilisation de
savons décapants. Il peut s’accompagner d’érythème et/ou
d’excoriations.
Les ulcères de pressions, ou de décubitus, sont typiquement provoqués par la pression des protubérances osseuses sur la peau âgée. L’excès d’humidité, provoquée par l’incontinence, les favorise. Il faut s’assurer que la peau reste toujours propre et sèche, utiliser des produits adaptés avec un ph acide et qui ne se rincent pas pour diminuer le frottement de la peau durant la toilette. Le séchage de la peau au sèche-cheveux est idéal. La protection de la peau peut être renforcée par l’utilisation de crèmes barrières.
Dr Geneviève Démonet