Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la cause principale de décès en cas de cirrhose post hépatite C. Bien que rattachée principalement à la cirrhose elle-même, la survenue d’un CHC dans ce contexte pourrait avoir un lien particulier avec une infection par un virus de génotype 1b ainsi que l’illustre les résultats d’une étude prospective menée en Italie.
Elle a concerné 163 patients atteints de cirrhose post HVC, enrôlés entre janvier 1989 et décembre 1990. Tous ont bénéficié d’une échographie hépatique tous les 6 mois afin de dépister l’apparition d’un CHC.
Après une durée de suivi moyenne de 10,7 années, 44 des 104 patients infectés par un virus C de génotype 1b ont développé un CHC (4,26/100 patients-années, IC 95 % = 3,11-5,68/100 patients-années) contre 10 des 52 patients infectés par un génotype 2a/c (1,69/100 patients-années, IC 95 % = 0,82-3,09/100 patients-années) (P = 0,0001).
L’analyse multivariée a confirmé que le génotype 1b est un
facteur de risque indépendant de développer un CHC [hazard ratio
(HR) = 3,02, IC = 1,40-6,53].
Les autres facteurs prédictifs de CHC sont apparus être la présence
de varices œsophagiennes (HR = 2,15, IC 95 % = 1,03-4,47), le sexe
masculin (HR = 2,12, IC 95 % = 1,10-4,11), et l’âge supérieur à 60
ans (HR = 5,96, IC 95 % = 1,23-28,8).
Cette étude montre donc que le virus C de génotype 1b semble
être associé à une augmentation du risque de CHC compliquant une
cirrhose post hépatite C.
Ceci encourage à une surveillance plus précoce et plus agressive
des malades infectés par ce type de virus.
Pr Marc Bardou