L’étude SPARCL (Stroke Prevention by Agressive Reduction in Cholesterol Levels), récemment publiée, a montré que les statines ont un effet bénéfique marginal sur la prévention des AVC chez les patients avec des antécédents de maladie cérébrovasculaire. Il est intéressant de noter que l’amplitude de cet effet bénéfique est moins important que dans des études similaires ayant inclus des sujets sans antécédents de maladies cérébrovasculaires. Dans l’étude SPARCL, il a été observé une fréquence accrue d’AVC hémorragiques chez les patients sous traitement par statines. Ce fait avait été auparavant déjà observé dans l’étude HPS (Heart Protection Study) dans un sous-groupe de patients avec des antécédents de maladie cérébrovasculaire.
Le but de cette revue systématique hollandaise a donc été
d’examiner les effets du traitement par statines sur la fréquence
de survenue des AVC ischémiques et hémorragiques chez des patients
présentant des antécédents de maladie cérébrovasculaire.
La base de données PUBMED a été interrogée de façon systématique
avec une combinaison des mots clefs : statines et AVC. De plus, la
bibliothèque Cochrane et le registre central Cochrane des essais
contrôlés ont été également exploités. Les effets ont été exprimés
en risques relatifs avec intervalles de confiance à 95 %.
Quatre études ont été sélectionnées regroupant 8 832 patients avec des antécédents de maladie cérébrovasculaire. Les résultats regroupés de ces 4 études aboutissent à un risque relatif de 0,80 (intervalle de confiance à 95 % : 0,70-0,92) pour les AVC ischémiques et 1,73 (IC 95 % : 1,19-2,50) pour les AVC hémorragiques.
En conclusion, chez les patients avec des antécédents de maladie
cérébrovasculaire, il est clair que les statines font baisser le
risque d’AVC ischémique. Cependant, cet effet bénéfique est tempéré
par un risque accru d’AVC hémorragique.
Le traitement par statines pourrait donc être globalement plus
efficace s’il n’était utilisé qu’en cas de risque accru d’AVC
ischémique. La question est maintenant de savoir comment
sélectionner ces patients, ce qui reste à être déterminé par des
études ultérieures.
Dr Serge Brugier