Il y a peu de données dans la littérature sur les caractéristiques histopathologiques de l’hépatite C chronique chez l’enfant.
Cette équipe de Washington a revu les biopsies de foie (PBF) de 121 enfants, âgés en moyenne de 9,8 ans (2 à 16 ans), n’ayant pas d’autre cause d’atteinte hépatique que le virus C (VHC) et ayant été inclus dans des essais cliniques visant à évaluer les traitements antiviraux associant de l’interféron pegylé alpha-2a et de la ribavirine.
Sur la PBF, l’inflammation était minime chez 42 % des sujets, légère chez 17 %, modérée chez 38 %, et sévère chez seulement 3 % des enfants. Cinq enfants avaient une fibrose en pont et 2 une cirrhose. La stéatose était absente dans 56 % des cas, minime pour 34 % et modérée pour 10 %.
Les scores d’inflammation étaient corrélés avec les scores de
fibrose, le degré d’élévation des transaminases ALAT et la duré de
l’infection mais ni avec l’âge, le score z d’indice de masse
corporelle (z-IMC, est un score utilisé chez les enfants pour tenir
compte du fait que l’IMC varie avec l’âge et le sexe. C’est une
variable continue et non pas catégorielle, normal surpoids ou
obèse) ou le génotype viral.
Le score de fibrose était corrélé avec le degré d’inflammation mais
ni avec l’âge, ni avec le génotype viral, le score z-IMC ou la
stéatose hépatique.
La stéatose, quand à elle, était corrélée avec le taux d’ALAT, et
le score z-IMC.
Enfin, les enfants en surpoids avaient davantage de fibrose que
ceux qui ne l’étaient pas.
Cette étude montre donc que, chez les enfants infectés par le
VHC, les scores d’inflammation, de fibrose et de stéatose sont plus
faibles que ceux décrits chez les adultes infectés par le VHC et
naïfs de traitement.
Malgré tout certains d’entre eux ont une fibrose sévère, en pont,
ou une cirrhose.
La corrélation positive entre inflammation et durée de l’infection et entre fibrose et degré d’inflammation suggère que les enfants infectés par le VHC sont à risque de maladie hépatique progressive lorsqu’ils avancent en âge, surtout s’ils sont exposés à d’autres facteurs d’atteinte hépatique.
Pr Marc Bardou