Les adénomes hypophysaires sécrétant de la prolactine, ou prolactinomes, sont les plus fréquentes des tumeurs hypophysaires. Le traitement médical de l’hyperprolactinémie repose sur les agonistes dopaminergiques (bromocriptine, cabergoline et quinagolide). Le traitement chirurgical par voie transphénoïdale n’est habituellement proposé qu’en seconde ligne particulièrement en cas de non-réponse ou d’intolérance au traitement médical. Certaines complications justifient également une prise en charge chirurgicale, en cas de fuite de LCR par réduction tumorale brutale sous agonistes dopaminergiques ou de déficit neurologique (altération du champ visuel ou atteinte des paires crâniennes par hémorragie ou apoplexie tumorale). Enfin les patients peuvent parfois préférer en premier lieu une solution chirurgicale.
Cette étude rétrospective réalisée dans un centre
neurochirurgical spécialisé rapporte les résultats obtenus chez 212
patients opérés consécutivement pour prolactinome entre 1990 et
2005. Le taux de rémission initiale pour les microprolactinones a
été de 91,3 % puis de 84,8 % au cours du suivi. Pour les
microprolactinomes intra-sellaires le taux de récidive n’a été que
de 5,6 %. Pour les lésions kystiques le taux de rémission lors du
suivi était de 80 %. Les résultas en cas d’adénomes invasifs ou
géants ont été beaucoup moins bons (taux de rémision variant de
24,3 % à 0 %). La mortalité a été nulle, la morbidité non
spécifique a été de 3,8 % et l’apparition d’un déficit
antéhypophysaire a concerné 7 % des patients (macroprolactinomes
uniquement).
L’évolution des indications chirurgicales au cours du temps montre
une augmentation des demandes pour microprolactinomes.
Les taux de rémission après chirurgie transphénoïdale pour microprolactinomes intra-sellaires sont excellents. Ces résultats incitent à discuter les indications traditionnelles du traitement médical.
Dr Laurence Du Pasquier