A.H.
Publié le 15/05/2008
Comment indemniser la mort d’un enfant ?
Paris, le jeudi 15 mai 2008 – Les pouvoirs publics apprennent
lentement mais sûrement de leurs erreurs. Face aux victimes de
l’hormone de croissance contaminée par le prion, l’Etat n’a pas
choisi, comme dans d’autres situations, d’attendre les injonctions
de la justice pour dûment indemniser les familles. Ainsi, au total
31,2 millions d’euros ont été distribués au nom des 110 personnes
mortes après avoir été traitées par des hormones de croissance
contaminées au début des années quatre-vingt. En recevant ces
dédommagements, les proches des victimes se sont engagés à ne pas
requérir d’autres compensations. Pourtant, lors des derniers jours
du procès de l’hormone de croissance, les avocats des parties
civiles ont réclamé de nouvelles indemnisations. Déjà, la semaine
dernière, un des avocats avait souligné que les sommes versées par
l’Etat ne prenaient pas en compte le fait que dans les familles les
plus pauvres ce sont les proches qui ont dû assurer les soins de
garde-malade 24h/24. Hier, Maître Bernard Fau qui représente des
dizaines de familles a estimé pour sa part que le protocole
d’indemnisation ne permettait pas de prendre en compte plusieurs
préjudices. L’avocat a ainsi invoqué « le préjudice permanent
exceptionnel » qui relève des « catastrophes collectives ». Or pour
Bernard Fau, le scandale de l’hormone de croissance est bien « une
catastrophe collective sanitaire. (…). Les victimes n'ont pas été
contaminées par l'effet du sort et du hasard mais par des fautes
personnelles » a-t-il en effet déclaré. Autres préjudices non pris
en compte par le protocole d’indemnisation et que Bernard Fau
souhaite voir dédommager : les préjudices d’affliction et
d’angoisse concernant, pour ce dernier, les patients qui vivent
avec la peur d’avoir été contaminés. Il aura donc été question hier
d’évaluer le prix des larmes et de la tragédie.
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