
Plusieurs travaux sur les lésions cutanées du jeune enfant font état d’une fréquence des angiomes du nouveau-né et du nourrisson proche de 10 % mais ces revues mélangent souvent angiomes plans (lésions vasculaires cutanéo-muqueuses matures le plus souvent définitives) et hémangiomes (tumeurs vasculaires régressives), ce qui ne permet pas d’évaluer de façon précise la prévalence des uns et des autres.
L’étude de Kilcline et coll a consisté à analyser les études colligeant les hémangiomes et exclusivement ceux-ci chez les nouveau-nés et chez les enfants. Seules les revues portant sur des effectifs de plus de 500 enfants ont été prises en en compte. La fréquence observée d’hémangiomes est inférieure à 2 % dans les études observationnelles où les enfants examinés ont moins de 15 jours et elle varie entre 3 et 10 % (moyenne 5 %) lorsqu’ il s’agit d’enfants plus âgés.
Cette méta-analyse confirme donc que la fréquence des hémangiomes est plus faible que ne semblaient l’indiquer différents textbooks. L’âge des enfants, au moment des études observationnelles, modifie également les chiffres, ceci étant dû d’une part à la difficulté relative de l’examen dermatologique du nouveau-né (érythrose physiologique) mais aussi à l’apparition parfois décalée de plusieurs semaines des hémangiomes chez le nouveau-né. Ces deux éléments expliquent, en partie, la fréquence nettement moindre des hémangiomes dans la période néonatale.
Dr Patrice Plantin