Il est maintenant bien connu que les statines possèdent en plus de leur effet hypocholestérolémiant des effets pléiotropes et anti-inflammatoires. Il a été récemment montré que la dose de 80 mg d'atorvastatine réduisait plus le LDL cholestérol et les évènements cardiovasculaires que la dose de 10 mg chez des patients coronariens souffrant de syndrome métabolique (SM). Les effets anti-inflammatoires des deux doses n'ont cependant pas été comparés alors qu'ils pourraient expliquer en partie l'impact clinique du traitement.
Une étude randomisée complémentaire ayant inclus 72 patients porteurs de SM a permis de comparer l'effet des deux doses d'atorvastatine contre placebo sur les marqueurs de l'inflammation : CRP ultra sensible (CRPus), métalloprotéase-9 et activité du facteur nucléaire κB (FN-κB), et les marqueurs du stress oxydatif : LDL oxydé, nitrotyrosine urinaire et production monocytaire de superoxyde.
Un fort effet dose dépendant a été noté avec l'atorvastatine à 10 et 80 mg par rapport au placebo sur la réduction du cholestérol total, du LDL (-32 % et -44 % pour 10 et 80 mg) et du LDL oxydé (-24 % et -39 %). La CRPus, la métalloprotéinase-9 et le FN-κB ont été, par ailleurs, significativement réduits dans le groupe 80 mg, par rapport à la référence.
Une statine à forte dose (atorvastatine 80 mg) s'est donc avérée supérieure à une statine à faible dose (10 mg), non seulement sur la baisse de cholestérol, mais également sur la baisse des marqueurs inflammatoires.
Dr Benoît Tyl