La rosacée est une maladie cutanée inflammatoire chronique relativement fréquente nécessitant l’utilisation de traitements topiques. Un travail allemand s’est intéressé à l’incidence des allergies de contact dans cette maladie.
Soixante-dix-huit patients ont été inclus dans une étude prospective unicentrique. Ils ont été testés (patch-tests) à l’aide de batteries standard, d’ingrédients des traitements locaux, conservateurs, parfums, des topiques médicamenteux eux-mêmes et, si disponibles, des produits personnels des patients.
Des réactions positives ont été observées dans 15,4 % des cas pour le nickel (12 patients sur 78), 5,2 % pour le fragance mix l (4 patients sur 77), 10,4 % pour le baume du Pérou (8 patients sur 77, cette prévalence étant significativement plus élevée que celle observée dans la population générale par l’étude KORA), 5,1 % pour le chrome (4 patients sur 78) et 3,8 % pour le lyral (3 patients sur 78).
En ce qui concerne les antibiotiques locaux, un seul patient
(1,3 %) a présenté un test positif au sulfate de néomycine. Le
métronidazole n’a provoqué aucune réaction positive mais 6 patients
ont eu un test positif au sulfate de gentamycine (8 %) et 4 au
sulfate de framycétine (5,3 %).
Des réactions irritatives ont, par ailleurs, été observées avec
plusieurs produits apportés par les patients ainsi qu’avec le
sodium lauryl sulfate même à faible concentration.
Cette étude concerne un nombre limité de patients. On peut cependant noter la fréquence élevée de l’allergie à la gentamycine utilisée dans le traitement des symptômes oculaires de la rosacée. Les réactions irritatives au sodium lauryl sulfate reflètent certainement une sensibilité cutanée exacerbée dans la rosacée.
Dr Geneviève Démonet