Avec une prévalence de 2 à 3 % dans la population générale, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) constituent une affection commune, en partie à composante génétique. Cette hypothèse est étayée par des perturbations à grande échelle dans les connexions entre les diverses structures cérébrales. Or ce rôle physiologique d’agent connecteur est dévolu à la matière blanche. Pour pouvoir l’examiner, les auteurs ont eu recours à une technique d’imagerie par résonance magnétique : diffusion tensor imaging ou DTI (tenseur de diffusion (1)). Une diffusion isotrope est modélisée par un tenseur sphéroïdal, une diffusion anisotrope par un tenseur ellipsoïdal. Le paramètre d’anisotropie fractionnée décrit le caractère non sphérique du tenseur : on a montré qu’une réduction de l’anisotropie fractionnée, autrement dit une diffusion plus isotrope, est liée à une atteinte ou à une désorganisation de la matière blanche.
Cette étude britannique confirme l’existence d’anomalies de la substance blanche en cas de TOC. Anomalies affectant simultanément « une large région pariétale et inférieure, à droite » (réduction de l’anisotropie fractionnée) et une zone médio-frontale (à l’inverse, augmentation de l’anisotropie fractionnée). Elle montre aussi des modifications semblables dans l’anisotropie fractionnée chez des parents au premier degré, non affectés par la maladie mais qui semblent porteurs de la même prédisposition génétique aux TOC, autrement dit d’un « endophénotype de la matière blanche pour les TOC ». Plus globalement, ce travail s’insère dans un cadre de réhabilitation générale de la matière blanche, représentant environ 40 % du cerveau mais longtemps éclipsée par la matière grise, en termes de notoriété et de physiopathologie. Certains ont proposé ainsi des corrélations… entre matière blanche et mensonge ! (2)
1 http://www.wipo.int/pctdb/en/wo.jsp?IA=FR2006000774&DISPLAY=DESC
2 http://www.20minutes.fr/article/61406/Sciences-Les-menteurs-doues-de-matiere-blanche.php
Dr Alain Cohen