
Le diagnostic de mélanome malin palmo-plantaire bénéficie de l’aide de la dermatoscopie. L’architecture des naevus dans ces zones est particulière et réalise le plus souvent un aspect en « rails » caractérisé par une alternance de bandes blanches et larges qui correspondent aux sommets (crêtes) des dermatoglyphes de la peau palmo-plantaire et de bandes fines et pigmentées représentant les sillons des mêmes dermatoglyphes. Cet aspect est complété par l’existence de petits orifices blancs au niveau des crêtes qui reflètent l’émergence des canaux sudoripares.
Lorsque se développe un mélanome plantaire cette alternance bandes larges blanches-bandes étroites pigmentées s’inverse. Les bandes pigmentées deviennent plus larges que les bandes blanches : ceci est lié à la migration des cellules mélaniques le long de jonction dermo-épidermique.
L’idée de RP Braun, qui exerce à Genève a été la suivante : en appliquant de l’encre, et en nettoyant le surplus d’encre à l’aide d’une lingette, sur la zone pigmentée on observe que l’encre stagne dans les sillons dessinant les rails minces tandis que les crêtes restent claires puisque l’encre a été effacée par le nettoyage. On visualise mieux ainsi les « patrons » bénins où l’encre se dépose dans les sillons fins pigmentés tandis que, dans le patron malin, l’encre est toujours visible dans les sillons tandis que les crêtes larges pigmentées sont mieux individualisées. Ce test à l’encre déjà utilisé pour reconnaître les sillons intra-dermiques au cours de la scabiose trouve ici une autre application diagnostique.
Dr Patrice Plantin