Le tamoxifène est largement utilisé actuellement dans le traitement du cancer du sein et son efficacité dans ce domaine a été démontrée, en particulier chez des patientes ménopausées porteuses de tumeurs avec des récepteurs aux œstrogènes positifs. Cependant, le tamoxifène est responsable d’un accroissement du risque de survenue du cancer de l'endomètre, en fonction de la dose et de la durée du traitement. Selon les résultats des différentes études, le risque d'adénocarcinome de l'endomètre est multiplié par 2 à 7 chez les femmes traitées par tamoxifène. Les possibilités de formes histologiques à haut risque du cancer utérin et d'évolution agressive ont été aussi évoquées. Les résultats des différentes études concernant les types histologiques de cancer de l’endomètre associé à l’utilisation de tamoxifène sont contradictoires.
Une étude rétrospective a analysé les influences du cancer du sein et de l’utilisation du tamoxifène sur le type histologique des cancers de l’endomètre ultérieurs. Sept cent trente-deux femmes traitées par chirurgie pour un cancer de l’endomètre entre 1995 et 2005 ont été incluses ; 8% (59) d’entre elles avaient eu précédemment un cancer du sein, dont la moitié (29) avaient été traitées par tamoxifène. Parmi les femmes présentant un cancer de l’endomètre, celles qui avaient eu un cancer du sein d’une part, et celles traitées par tamoxifène pendant au moins 60 mois d’autre part, présentaient un risque plus élevé de types histologiques à haut risque de cancer de l’endomètre.
Le bénéfice global observé avec le tamoxifène n'est pas à remettre en question. Cependant, la surveillance des patientes traitées par tamoxifène doit être poursuivie après l’arrêt du traitement. Il est nécessaire d’informer celles-ci sur le risque supplémentaire de cancer de l'endomètre induit par le tamoxifène, et de leur recommander de consulter rapidement en cas de symptômes gynécologiques.
Dr Viola Polena