Paris, le mercredi 18 février 2009 – Une majorité de médicaments contrefaits circulant en Europe ont été commandés sur internet. La toile a un effet dopant majeur sur les trafics de produits contrefaits et sur la vente de médicaments en dehors des réglementations nationales : entre 2006 et 2007, les saisies de médicaments contrefaits en Europe ont connu une progression de 51 % ! Les publicités qui inondent nos messageries, vantant principalement les mérites de produits contre l’obésité ou la dysfonction érectile, sont souvent au coeur de ce vaste trafic.
« Ici, nous arrêtons chaque mois 2 500 à 4 000 envois illicites commandés par internet. Ces médicaments commandés par le web ne font pas l’objet d’une ordonnance et leur qualité est très sujette à caution » explique un douanier à Roissy. Face à ce phénomène et à la progression de la contrefaçon en général, une véritable cyberdouane vient d’être mise en place à la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Jusqu’alors quatre agents seulement étaient affectés à la surveillance des fraudes douanières commises grâce à internet, ils sont désormais quinze à composer cette « cyberdouane » : huit analystes du renseignement et sept enquêteurs douaniers. Après l’inauguration de ce service la semaine dernière, le ministre du Budget, Eric Woerth a souligné que la mission de notre cyberdouane était de « détecter les transactions illicites sur Internet et de déclencher des contrôles douaniers ciblés ainsi que des enquêtes approfondies ». L’objectif est pour sa part de multiplier par deux « les résultats des services douaniers dans la lutte contre les fraudes sur Internet ».
A l’heure de l’Europe et tandis qu’internet suppose nécessairement des échanges transnationaux, la cyberdouane française se devait de ne pas rester isolée. Un partenariat existe déjà entre la douane allemande, la DNRED et la douane britannique en vue d’unir leur force contre « la contrefaçon de médicaments sur Internet ».
A.H.