La consommation d’alcool, surtout quand elle est excessive, pourrait favoriser le reflux gastro-œsophagien et ce travail avait comme objectif d’évaluer les relations entre la consommation d’alcool, le type d’alcool consommé, les données sociodémographiques ainsi que d’autres données et le risque de développer un œsophage de Barrett (ou endo-brachy œsophage, EBO), une condition qui est connue pour favoriser l’apparition d’un adénocarcinome œsophagien.
Une étude cas-contrôle a été réalisée sur une base de données de Caroline du Nord (Etats Unis), où 320 patients ayant eu un premier diagnostic d’œsophage de Barrett entre 2002 et 2005 ont été appariés avec des sujets ayant un RGO (n = 316) et des contrôles en population générale (n = 317).
Les données démographiques, cliniques et de consommation d’alcool ont été recueillies en remplissant des questionnaires validés lors d’entretiens individuels.
La consommation totale d’alcool ne semblait pas être associées
avec le risque d’EBO, bien que la stratification par type d’alcool
consommé montrait une association inverse, c'est-à-dire un effet
protecteur, pour les consommateurs de vin par rapport aux sujets ne
buvant pas d’alcool (≥ 7 verres de vin par semaine vs aucun: OR
0,44; IC95 % 0,20-0,99 en analyse multivariée).
Parmi les sujets contrôles, ceux qui buvaient du vin avaient une
probabilité plus grande d’avoir un diplôme universitaire et de
prendre régulièrement des compléments vitaminiques que ceux qui
consommaient de la bière ou des liqueurs, mais l’ajustement sur ces
facteurs ou sur les symptômes de RGO ne supprimait pas la relation
inverse entre la consommation de vin et l’EBO.
Le niveau d’éducation était associé de façon significative à une
diminution du risque d’EBO.
Cette étude suggère donc qu’il existe une relation entre le type
d’alcool consommé, le statut socio-économique et le risque
d’œsophage de Barrett.
Bien que le choix de consommation d’un alcool soit associé avec
plusieurs facteurs, les ajustements multiples, y compris sur les
symptômes de RGO, ne suppriment pas l’effet protecteur apparent de
la consommation de vin sur le risque d’EBO.
Les résultats de cette étude méritent d’être confirmés et approfondis pour mieux définir les relations entre la consommation d’alcool, le niveau socio-économique et la survenue d’un EBO.
Pr Marc Bardou