On regroupe sous le terme d’hidradénite suppurée les lésions inflammatoires et infectieuses que l’on observe dans les plis et qui aboutissent à la formation de nodules et d’abcès extrêmement invalidants. L’hidradénite suppurée (HS) touche principalement les plis et également la région périnéale. Il est fréquent de dire que l’hidradénite suppurée est associée au tabagisme sans d’ailleurs que ce facteur ait été clairement identifié comme marqueur de sévérité ou de fréquence accrue au cours de l’HS.
Au sein du service de dermatologie de Créteil, l’ensemble des patients consultant pour une HS ont été examinés et le diagnostic a été établi sur 3 critères : la présence de nodules, d’abcès et de lésions fibreuses. Ces lésions siégeaient dans les zones habituelles (plis inguinaux et creux axillaires) ainsi qu’au niveau du périnée et des fesses. Enfin, ces lésions avaient une évolution chronique. Un certain nombre de critères ont été établis ; le score de sévérité (classification de HURLEY) et le score de Sartorius ont été systématiquement complétés pour ces patients.
Il ressort de cette étude, qui a porté sur un grand nombre de patients, que la présentation de l’hidradénite suppurée diffère notoirement entre les 2 sexes (les localisations atypiques étant plus fréquentes chez l’homme) et que la sévérité du score de sartorius est associée à la fréquence et à l’intensité des douleurs et des zones de suppuration.
Enfin, un index de masse corporelle augmenté, des localisations atypiques, une histoire personnelle d’acné sévère et l’absence d’histoire familiale d’hidradénite sont associés de façon indépendante à une sévérité accrue de la maladie. En revanche, des facteurs tel que le tabac ne semble pas un facteur de sévérité de la maladie.
Ainsi, l’obtention d’une réduction pondérale pourrait être un élément permettant une amélioration notable de l’hidradénite suppurée ; il s’agit en tout cas du seul facteur de sévérité sur lequel on puisse réellement agir.
Dr Patrice Plantin