Paris, le 8 septembre. La campagne de vaccination contre la grippe A (H1/N1) devrait débuter à la mi-octobre, une fois reçue l’autorisation de mise sur le marché des vaccins commandés à quatre laboratoires. Pour sa bonne organisation, les personnels de santé peuvent se porter volontaires pour composer les équipes de vaccination. Dans leur circulaire du 21 août dernier envoyée aux préfets de région et départements notamment, les ministères de l’Intérieur et de la Santé appellent ainsi à la mobilisation volontaire avec l’ordre de priorité croissant suivant : des médecins et infirmières diplômées d’Etat (IDE) hospitaliers, des médecins libéraux, des IDE libérales, des médecins et IDE des services de l’Etat, de la réserve sanitaire, des médecins retraités non réservistes, des internes en médecine, du service de santé des armées, des étudiants en médecine ayant validé la 2ème année du 2ème cycle des études médicales … Ces volontaires sont recherchés en priorité et : « la réquisition (…) sera, le cas échéant, l’instrument d’une mobilisation complémentaire. Les professionnels de santé mobilisés pour la campagne de vaccination le seront, au plan juridique, sous le régime de la réquisition par arrêté préfectoral motivé ».
La circulaire précise que cette mobilisation volontaire des professionnels de santé ne doit pas se faire au détriment de leur activité professionnelle.
La comptabilisation de ce personnel disponible est la deuxième étape qui suit celle de l’élaboration des plans départementaux de vaccination (cf Vaccination de masse contre la grippe A (H1/N1) : 13ème travail d’Hercule !). Ainsi, les préfets de région doivent envoyer, pour le 15 septembre, une synthèse « des ressources humaines mobilisables, par type de compétences, et les redéploiements nécessaires entre départements ».
Des rémunérations inégales et contestées
La rémunération des professionnels libéraux et des centres de santé, habituellement payés à l’acte et pris en charge par l’Assurance maladie, a fait l’objet d’une discussion à la fin du mois d’août. Les syndicats d’infirmiers et de médecins libéraux ont ainsi été réunis par la Direction de la Sécurité Sociale (DSS), la Direction générale de la santé (DGS) et la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) afin de discuter d’un projet d’arrêté fixant le montant de l’indemnisation forfaitaire.
Le texte propose d’indemniser les médecins à hauteur de 3C (22 euros) de l’heure, soit 66 euros de l’heure. Cette indemnisation a été acceptée par la Confédération des Syndicats Médicaux français (CSMF) « uniquement si l’on reste dans le cadre du volontariat (…) c’est-à-dire pas au détriment de l’activité professionnelle » et par le Syndicat des Médecins Libéraux (SML). Mais ce dernier dénonce dans un communiqué « la différence de traitement qui serait appliquée entre les médecins en activité et les médecins retraités dans le cadre du plan de mobilisation contre l'épidémie attendue de grippe A (H1/N1) ». En effet, selon le syndicat, les médecins retraités mobilisés ne seraient payés que 1,5 C de l’heure, c’est-à-dire moitié moins que les médecins en activité. Une différence de traitement que le syndicat juge « surprenante » et qui serait la « preuve d'une mesquinerie indigne à l'égard des médecins seniors. Le SML ne doute pas un seul instant que ces hypothèses ne seront pas retenues », conclut le communiqué.
Nouvelle discussion prévue ce mardi
Pour ce qui est des infirmiers libéraux, le texte propose une indemnisation à hauteur de 6 AMI (3,15 euros) de l’heure soit 18,90 euros de l’heure. Une proposition aussitôt rejetée par la présidente du Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (Sniil), Annick Touba, qui a réclamé le double soit 12 AMI (37,80 euros). « Il n’est pas question de faire fortune grâce à une campagne de santé publique, mais il n’y a pas de raison que l’on soit exploité », a-t-elle expliqué. Un point de vue partagé par les autres syndicats d’infirmiers : FNI, Onsil, Convergence Infimière.
Une nouvelle discussion avec les Présidents des Syndicats des professions de santé est prévue ce mardi avec la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
FB