
Il a été bien démontré que le tabagisme passif augmente le risque d’infarctus du myocarde (IDM). Reste à savoir si les mesures d’interdiction de fumer dans les lieux publics a un impact favorable sur l’incidence des IDM.
Pour ce faire, une équipe du Kansas a réalisé une analyse systématique de la littérature sur le sujet en utilisant les principales bases de données (EMBASE, PubMed et Google Scholar entre janvier 2004 avril 2009).
Au total, onze études concernant dix régions distinctes réparties aux Etats-Unis, au Canada, en Ecosse et en Italie ont été analysées (quelque 25 millions d’habitants au total). L’incidence des IDM a été calculée (nombre de cas pour 100 000 patients-années) avant et après l’interdiction de fumer dans les lieux publics.
Il ressort de cette méta analyse que l’interdiction de fumer s’est traduite par une baisse de 17 % de l’incidence des IDM (ratio d’incidences : 0,83 ; intervalle de confiance à 95 % : 0,75-0,92).
Les analyses fines indiquent que la baisse de l’incidence des IDM est dépendante du niveau d’observance effective de l’interdiction de fumer, de la baisse du nombre de fumeurs et de la baisse du volume des ventes de tabac. Dans une des études, où l’interdiction de fumer n’a été que temporaire, il a été observé, dans les six mois qui ont suivi l’arrêt de l’interdiction, une remontée de l’incidence des IDM au niveau antérieur.
Il semble que ce soit les sujets jeunes et les non fumeurs qui aient le plus tiré bénéfice de l’interdiction de fumer dans les lieux publics et le bénéfice s’accentuerait avec le temps. Les résultats français devraient être prochainement publiés.
Dr Olivier Meillard