Paris, le vendredi 30 octobre 2009 – Côté pile, il y a les déclarations enjouées et satisfaites du ministre de la Santé, au début du mois d’octobre. Evoquant la revalorisation du salaire des infirmières, rendue nécessaire par la réforme de leur formation désormais reconnue au niveau bac +3, Roselyne Bachelot indiquait, interrogée sur I-Télé, il y a quelques semaines : « C’est une réforme considérable ». De façon plus détaillée, elle avait précisé que les « premières infirmières qui sortiront dans trois ans avec leur diplôme universitaire pourront être en catégorie A. Et bien sûr, on aura une procédure d’équivalence pour les infirmières déjà diplômées ».
11 % de plus que le SMIC
Côté face, le tableau joliment dressé d’un gouvernement soucieux d’entendre les revendications salariales des infirmières, apparaît totalement brouillé. Les négociations ouvertes le 10 septembre et qui se sont poursuivies le 20 octobre n’ont pour l’heure donné lieu qu’à un mécontentement quasi unanime des syndicats. Lors de la première rencontre, les organisations avaient claqué la porte en apprenant que le passage en catégorie A se ferait de façon progressive entre 2012 et 2015 et qu’était prévue pour faire patienter les professionnelles de catégorie B jusqu’à cette date une augmentation de 15 euros par mois. Qualifiée « d’aumône », cette revalorisation a fait bondir les syndicats, qui n’ont pas manqué de rappeler la dévalorisation du salaire des infirmières par rapport au SMIC au cours des vingt dernières années. La Coordination nationale infirmière rappelle ainsi : « En 1986 nos salaires de début de carrière affichaient 24 % de plus que le SMIC », alors qu’ils ne dépassent aujourd’hui plus que de 11 % le salaire minimum.
Unité syndicale
Le 20 octobre, le deuxième round ne s’est guère révélé plus
satisfaisant. Les syndicats, qui ont d’abord vivement regretté
n’avoir reçu les propositions que la veille de la réunion, ont
rapidement choisi d’interrompre les négociations. « En
septembre, on s’était vu proposer (…) 15 euros par mois pour la
catégorie B. Le montant était identique mardi. Pour la catégorie A,
le document présenté évoque une hausse moyenne de 60 euros. Par
rapport aux objectifs affichés de fidélisation et d’attractivité de
la profession, avec ces trois francs six sous on ne va pas aller
loin ! On réclame 150 euros de hausse en A comme en B »,
tempête Thierry Amouroux, secrétaire général du SNPI CFE-CGC.
L’unité syndicale semble acquise dans ce dossier, seul le SNCH
(syndicat national des cadres hospitaliers) est en effet resté à la
table des négociations la semaine dernière, tandis que la CFDT, la
CFTC, la CGC-CFE, FO, l’UNSA et SUD ont choisi de les
suspendre.
A.H.