La main du diabétique, et son épaule, comme indicateurs du contrôle glycémique

Différentes études ont montré que la prévalence des affections musculo-squelettiques du membre supérieur, notamment de la main et de l’épaule, étaient plus élevée chez les diabétiques qu’en population générale, certaines estimant même que la moitié des diabétiques suivis aurait une ou plusieurs atteintes locomotrices touchant la seule main. Mais peu de travaux ont évalué la survenue de ces affections, qui peuvent être invalidantes, selon le type du diabète et selon le contrôle glycémique.

Des auteurs britanniques ont donc évalué la fréquence des anomalies locomotrices du membre supérieur en population diabétique et les liens entre ces altérations et la qualité de contrôle du diabète.

L’analyse a porté sur 96 patients diabétiques, dont 63 % d’hommes, âgés en moyenne de 55 ans, parmi lesquels 46 avaient un diabète de type 1 et 50 un diabète de type 2, et 100 patients indemnes de diabète, pris pour témoins, appariés aux diabétiques pour l’âge à 5 ans près et le sexe.

Les résultats montrent l’existence d’une anomalie locomotrice chez 75 % des diabétiques, siégeant le plus souvent au membre supérieur, significativement plus souvent retrouvée que chez les non-diabétiques (53 % ; p=0,02)

Principales pathologies recensées :

- la capsulite de l’épaule (25 % des diabétiques) ;
- le syndrome du canal carpien (20 %) ;
- une ténosynovite (29 %) ;
- une limitation de la mobilité articulaire (28 %) ;
- une maladie de Dupuytren (13 %).

Ces pathologies ont été observées bien plus souvent que chez les non-diabétiques, et selon un profil semblable chez les patients atteints de diabète de type 1 et ceux ayant un diabète de type 2 ; la prévalence des anomalies apparaissant cependant plus élevée chez les seconds.

L’étude met en évidence un lien net entre anomalies locomotrices du membre supérieur et qualité du contrôle glycémique. Le taux moyen d’hémoglobine glyquée (HbA1c) était significativement plus élevé chez les diabétiques ayant à la fois des pathologies affectant la main et l’épaule que chez ceux n’ayant pas d’altération au membre supérieur (respectivement 9,1 % versus 8 % ; p=0,018).

Elle associe aux manifestations locomotrices du membre supérieur la présence d’autres complications du diabète ; la capsulite de l’épaule coexistait souvent avec d’autres anomalies du membre supérieur et s’est avérée la plus prédictive de l’existence d’une neuropathie et/ou d’une rétinopathie.

Selon les auteurs, les affections musculo-squelettiques du membre supérieur observées ici pourraient être considérées comme une complication du diabète et leur présence, comme un indicateur de mauvais contrôle glycémique, appelant à la recherche d’autres complications du diabète et à l’amélioration de la qualité de son contrôle.

Dr Julie Perrot

Référence
Ramchurn N et coll. : Upper limb musculoskeketal abnormalities and poor metabolic control in diabetes. Eur J Intern Med 2009. Publication en ligne le 4 septembre 2009.

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