Les antimalariques contre le lupus

Le lupus érythémateux disséminé est une connectivite fréquente, d’expression clinique variable caractérisée par la production d’anticorps anti-nucléaires et particulièrement d’anticorps anti-ADN natif.

Les anti malariques tels que la chloroquine et l’hydroxychloroquine font partie de l’arsenal thérapeutique du rhumatologue depuis fort longtemps et sont très souvent prescrits chez les malades lupiques (lupus systémiques et discoïde).

Pour autant, leur mode d’action est mal connu.

Le but de ce travail, réalisé par une équipe espagnole, était de préciser les bénéfices réels des antimalariques et leurs effets secondaires chez les malades lupiques.

Les auteurs ont effectué une revue systématique de la littérature anglaise de 1982 à 2007 à partir des bases de données MEDLINE et EMBASE. Toutes les études contrôlées randomisées ainsi que les études observationnelles ont été analysées.

Seuls les « case reports » rapportant un effet secondaire ont été pris en compte.

Au total, 95 articles ont été inclus. Les antimalariques y étaient jugés efficaces dans le lupus, avec un haut niveau de preuve,  en prévention des poussées et en augmentant la survie des malades.

La protection apportée contre une atteinte d’organe irréversible, un accident thrombotique ou la perte osseuse était nettement moins probante (niveau de preuve moyen).

Les effets secondaires constatés étaient peu fréquents (cutanés, digestifs, oculaires), souvent légers et réversibles même après un traitement long. Chez la femme enceinte lupique, l’hydroxychloroquine diminuait l’activité de la maladie sans effet secondaire sur le bébé (haut niveau de preuve).

Les antimalariques avaient un effet sur l’hyperlipidémie avec une réduction significative du taux de cholestérol total, du VLDL cholestérol, du LDL, des triglycérides et une augmentation du HDL cholestérol en comparaison avec les malades lupiques traités par corticoïdes seuls.

Les antimalariques semblaient avoir également un effet sur l’athérosclérose mais le niveau de preuve était faible et l’interprétation  des études était gênée par leur faible nombre et leur hétérogénéité.

En conclusion, compte tenu  de leurs bénéfices potentiels et de leur bon profil de tolérance, les antimalariques doivent être prescrits largement chez les malades lupiques et poursuivis chez les femmes durant la grossesse.

Dr Juliette Lasoudris-Laloux

Références
Ruiz-Irastrorza G et coll. : “Clinical efficacy and side effects of antimalarials in systemic lupus erythematosus : a systemic review.”
Ann Rheum Dis 2010; 69: 20-29

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