Les estimations, pour l’année 2010, de la mortalité attribuable au diabète que viennent de publier des auteurs de l’OMS (Genève) et de l’Institute of Health and Society de l’université de Newcastle, sont alarmantes.
Près de 4 millions estimés de décès attribuables au diabète
Pour ce qui est du nombre total de décès, de par le monde, 3,96 millions de décès pourraient, en 2010, être attribuables au diabète chez les 20 à 79 ans, soit 6,8 % de la mortalité globale toutes causes tous âges. Le plus grand nombre de décès attribuables au diabète est attendu dans les pays à forte population : 1 008 000 en Inde, 575 000 en Chine, 231 000 aux États-Unis, 182 000 en Fédération de Russie.
L’excès touche toutes les régions du monde…
Dans toutes les régions FID*, sauf une, l’Afrique, environ 10 % des décès toutes causes (9,5 % en Amérique centrale et du Sud, 9,7 % en région Pacifique occidental), ou plus (11 % en Europe, 11,5 % en région Méditerranée oriental et Moyen Orient, 14,3 % en Asie du Sud-Est), chez les 20-79 ans, sont estimées attribuables au diabète, la plus forte proportion (15,7 %) revenant à l’Amérique du Nord. Mais même en Afrique, où la proportion de décès attribuable au diabète est la plus faible, le diabète compterait pour plus de 1 décès sur 20, soit plus d’un tiers de million de décès pour 2010.
… et plus fortement les femmes
Les estimations alertent aussi, dans toutes les régions, sur la plus forte proportion de décès attribuables au diabète, au-delà de l’âge de 49 ans, chez les femmes par rapport aux hommes, la contribution du diabète atteignant, voire dépassant, 25 % des décès dans certaines régions et tranches d’âge (29,4 % en Amérique du Nord, chez les femmes âgées de 50 à 59 ans, vs 13,6 % chez les hommes de même catégorie d’âge ; 25,9 % vs 14 % respectivement chez les 60-69 ans). Les auteurs expliquent en partie ces différences selon le sexe par des risques relatifs de décès plus élevés chez les femmes diabétiques (en comparaison de celles indemnes de diabète), et par une tendance, dans les groupes les plus âgés, au plus grand nombre de femmes que d’hommes souffrant de diabète.
L’excès de décès attribuable au diabète apparaît, dans ces estimations pour 2010, considérable, et plus élevé que celui estimé en 2007. Le diabète est une cause majeure de mortalité prématurée de par le monde, pourtant une proportion importante de ces décès prématurés est accessible à la prévention. G Roglic et N Unwin, qui notent que la situation va vraisemblablement aller en s’aggravant, en particulier avec l’accroissement de la prévalence du diabète dans les pays à faibles et moyens revenus, appellent à l’intensification urgente des mesures de prévention, primaire et secondaire.
* Fédération internationale du diabète
Dr Claudine Goldgewicht