Paris, le vendredi 29 janvier 2010 – Depuis plusieurs semaines, le mouvement du Planning familial multiplie les alertes sur les difficultés accrues que rencontreraient aujourd’hui les femmes souhaitant avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). Ses critiques concernent en outre la diminution des fonds qui lui sont accordés. Pour faire entendre sa voix, le Planning familial a choisi cette semaine de dénoncer la non publication d’un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) dédié à l’IVG, commandé en 2008 et qui dormirait depuis un an dans un tiroir. « Le Planning familial s’étonne (…) qu’aucune conclusion ne soit rendue publique alors que (…) le contexte des restructurations hospitalières (…) rend l’accès des femmes à l’avortement de plus en plus fragilisé » pouvait-on lire dans un communiqué diffusé lundi 25 janvier.
IVG médicamenteuse et en établissement : tout doit progresser
Aujourd’hui, le ministère de la Santé propose plusieurs réponses face à ces inquiétudes. Dans une interview accordée au journal gratuit 20 minutes, Roselyne Bachelot indique que le rapport sera rendu public la semaine prochaine. Elle en évoque certains éléments invitant à la réflexion et à l’action. « En Picardie, 61 % des IVG sont médicamenteuses, ce taux descend à 38 % en Franche-Comté. Cela montre que la prise en charge n’est pas la même partout. Je vais donc demander aux agences régionales de santé de mailler le territoire pour que toutes les femmes puissent bénéficier d’une prise en charge précoce », indique ainsi Roselyne Bachelot. Elle assure en outre que des efforts seront réalisés pour faire progresser le pourcentage d’établissements pratiquant l’IVG, avec pour objectif d’obtenir une augmentation de 10 %.
Ignorance des jeunes filles
Ces mesures qui devraient être officiellement annoncées dans les prochains jours concernent aussi l’accès à la contraception des mineures. Sur ce point, le ministre a confirmé que pourrait être adopté un texte permettant aux mineures de bénéficier de consultations gratuites et anonymes auprès de médecins généralistes, dédiées à la contraception. Cette décision qui devrait s’accompagner de nouvelles campagnes de prévention est destinée à faire reculer l’ignorance encore majeure des jeunes filles en matière de contraception. Une enquête évoquée par le ministre révélerait en effet que « deux tiers des jeunes filles de troisième pensent qu’elles ne peuvent pas tomber enceintes lors des premiers rapports sexuels », tandis que « Certaines pensent que la pilule contraceptive se prend seulement au moment du rapport ».
Aurélie Haroche