Permanence de soins : le volontariat « s’érode »

Paris, le vendredi 5 février 2010 – Les Agences régionales de Santé (ARS) dont la mise en place est en cours auront notamment pour charge d’organiser la permanence de soins. L’Ordre des médecins estime que cette mission représentera un « défi » majeur pour ces nouvelles instances à l’heure où l’on ne peut que déplorer une « érosion du volontariat » des praticiens libéraux.

La re-sectorisation sauve le samedi après-midi

Telle est la principale conclusion du dernier rapport de l’instance ordinale concernant la permanence des soins. Si ce constat apparaît inquiétant, plusieurs éléments révèlent cependant une participation toujours forte des médecins et plusieurs points satisfaisants peuvent également être notés. C’est notamment le cas du paiement des astreintes le samedi après-midi. Alors que cette règle ne prévalait que dans 63 % des secteurs l’année dernière, elle est à présent appliquée dans 80 % des cas. La resectorisation imposée par Roselyne Bachelot comme condition sine qua non pour accéder à la prise en compte du samedi après-midi dans le paiement des astreintes a de fait bien eu lieu. Aujourd’hui, on compte en effet 2 412 secteurs de garde contre 2 552 il y a un an. Cependant, l’objectif des 2 000 secteurs fixé par le ministre n’est pas encore atteint et cela explique que le paiement des astreintes du samedi après-midi ne soit pas généralisé. L’Ordre dénonce en outre des injustices en la matière : dans certains départements où le redécoupage a bien eu lieu, les nouvelles règles tarifaires ne s’imposent pas, alors qu’a contrario certaines localités retardataires se voient appliquer des conditions économiques plus favorables. Cette situation est d’autant plus dommageable qu’elle pénalise souvent des secteurs fortement ruralisés où les maisons médicales de garde ne peuvent fonctionner sans ces financements salutaires. Le nombre de ces dernières, fautes de directives organisationnelles et de budget fixe, est d’ailleurs en stagnation.

60 % de volontaires dans 78 % des départements

L’enquête du Conseil national de l’Ordre permet en outre de constater que si sur fond de vieillissement de la population le volontariat parait parfois s’essouffler, il demeure cependant encore la règle : la proportion de volontaires est ainsi supérieure à 60 % dans 78 % des départements et le nombre de réquisition est en baisse. Mais les inégalités démographiques restent cependant un phénomène préoccupant : de fait 40 % des secteurs de garde sont couverts par moins de 10 médecins.

Aurélie Haroche

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