
Paris, le vendredi 5 février 2010 – Il y a quelques semaines, le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait fait part de son souhait d’aboutir rapidement à un accord concernant la revalorisation du statut des infirmières, rendue nécessaire par l’évolution de leur formation et la reconnaissance de celle-ci à un niveau licence. Un texte a de fait rapidement été élaboré et doit prochainement entrer en vigueur, mais l’accord espéré n’a pas été obtenu. Mardi soir, le ministre était en effet bien seul pour se féliciter. Evoquant ce protocole qui permettra à partir du mois de juin aux infirmières qui le souhaitent de faire le choix de passer dans la catégorie A de la fonction publique hospitalière, en renonçant à un départ à la retraite à 55 ans, elle a affirmé qu’il s’agissait d’une étape « historique ». Elle a en outre répété qu’au terme du processus de revalorisation initié par ce changement de catégorie, qui sera réalisable entre les mois de juin et novembre, « les infirmiers seront rémunérés sur des bases très proches des infirmiers spécialisés actuels (...) Cela représentera, à l'issue des opérations de reclassement en 2015 en moyenne une majoration de plus de 2000 euros nets par an ».
Les syndicats présents étaient loin de partager son enthousiasme. En effet, en dehors du syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH) qui a adopté l’intégralité de l’accord, la CFE-CGC, la CFTC, FO et l’UNSA n’ont choisi de ratifier que les trois derniers volets, c'est-à-dire ceux qui ne concernent pas cette reclassification des infirmières. La partie du texte adoptée par ces syndicats concerne les personnels administratifs, techniques et socio-éducatifs qui au terme de cet accord pourront accéder à un « nouvel espace statutaire de la catégorie B ». Les autres organisations, la CGT (qui ne s’est pas encore prononcée), la CFTD et SUD (qui ont rejeté l’ensemble du texte) étaient absentes de cette réunion, qui apparaissait plus certainement comme le symbole d’un échec des négociations que comme l’entrée de la profession infirmière dans une nouvelle ère.
Aurélie Haroche