Les sujets qui pratiquent une activité physique régulière seraient moins exposés au risque de cancer colorectal (CCR) que les adeptes de la sédentarité. Ce bénéfice s’étend-il à la survie des patients traités pour CCR ? Très peu d’études permettent de répondre à cette question.
C’est là qu’interviennent les résultats d’une étude de cohorte prospective, en l’occurrence, la Health Professionals Follow-up Study au sein de laquelle ont été inclus 668 professionnels de santé de sexe masculin, victimes d’un CCR de stade I à III. Dans tous les cas, l’activité physique régulière a été évaluée dans les suites de l’intervention chirurgicale et/ou thérapeutique. Afin de minimiser le biais potentiellement induit par les récidives occultes, ont été exclus de l’étude les patients qui sont décédés dans les six mois qui ont suivi l’évaluation de l’activité physique exprimée en MET(s) ou « metabolic equivalent task(s)».
Au sein de cette cohorte composée de patients sans signes évidents de métastases au moment du diagnostic, une activité de l’ordre d’au moins 18 METS-heures par semaine était pratiquée dans 50,4 % des cas. Cette activité physique relativement intense a été significativement associée à une diminution de la mortalité, qu’elle soit liée au CCR (p=0,002) ou globale (p<0,001).
Le bénéfice s’est avéré encore plus élevé en cas d’activité plus soutenue et plus longue, par exemple plus de 27 MET-heures par semaine, le risque relatif ajusté étant alors estimé à 0,47, comparativement aux patients nettement moins actifs (< 3 METS-heures/semaine). Ces résultats bénéfiques se sont révélés indépendants des variables suivantes : âge, stade de la maladie, indice de masse corporelle, année du diagnostic, localisation de la tumeur maligne ou encore activité physique pratiquée avant son diagnostic.
Si l’on en croit les résultats de cette étude de cohorte prospective, la mortalité, qu’elle soit spécifiquement liée au cancer colorectal ou encore globale semble être diminuée par la pratique d’une activité physique régulière et relativement intense.
Dr Philippe Tellier