Alors que l’obésité est généralement considérée comme l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire, un certain nombre de travaux récents sont venus semer le doute quant à l’existence-même du lien direct entre excès de poids et risque coronarien.
L’objet de cette étude cas-témoins était de chercher à mieux cerner les rapports statistiques pouvant exister entre poids, insulino résistance et risque coronarien.
Pour ce faire, le rapport triglycérides/HDL-cholestérol (TG/HDL-C) a été choisi comme marqueur quantitatif de substitution de l’insulinorésistance.
La population étudiée était constituée de 208 hommes d’âge moyen (49,6 ans) ayant une cardiopathie ischémique documentée (infarctus du myocarde, angor instable ou ischémie myocardique à l’ECG) alors que le groupe témoin rassemblait quelque 2000 sujets sans atteinte coronarienne (n : 2 080).
Il est vite apparu que le rapport TG/HDL-C était
significativement plus élevé chez les coronariens que chez les
témoins.
Les stratifications ont révélé un lien entre d’une part l’IMC et
d’autre part le risque d’atteinte coronarienne ou le rapport
TG/HDL-C.
Après ajustement sur le tabagisme notamment, il est apparu, dans l’ensemble de la population étudiée, qu’un rapport TG/HDL-C élevé était associé à une augmentation de 50 % du risque d’un premier événement coronarien (odds ratio [OD] : 1,47 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,26-1,71), alors que un niveau élevé de LDL-C n’était ici associé qu’à une augmentation négligeable (à la limite de la significativité) du risque coronarien (OD : 1,01 ; IC : 1,005-1,012). Le syndrome métabolique (OR : 1,76 ; IC : 0,94-3,30) et l’hypertension artérielle (OD : 1,50 ; IC : 0,81-2,79) n’atteignaient pas la significativité.
Enfin, il a été observé que, dans toutes les catégories d’IMC, et donc y compris chez les sujets sans surcharge pondérale, il existait un lien statistique entre le rapport TG/HDL-C et le risque de premier événement coronarien.
Les auteurs en concluent que, chez l’homme d’âge moyen, le rapport TG/HDL-C est un marqueur prédictif d’un premier événement coronarien, et ce indépendamment de l’IMC.
Ces résultats, issus d’une étude cas-témoins, mériteraient certainement d’être confirmés dans le cadre d’une étude prospective de qualité.
Dr Olivier Meillard