
L’éventail des tests proposés pour le diagnostic de l’infection à Helicobacter pylori (HP) de l’enfant est large mais les résultats ne sont pas toujours superposables à ceux de l’adulte. Les tests sont divisés en invasifs et non invasifs. Le test de référence choisi pour calculer leur sensibilité et spécificité est variable, la culture du germe étant difficile. Les facteurs de confusion sont la prévalence de l’infection selon les populations et l’âge des enfants. Une revue générale évalue les différents tests à partir de 121 articles.
Les biopsies gastriques permettent l’analyse des lésions histologiques et la mise en évidence de l’HP par colorations spéciales, immunohistochimie, test rapide à l’uréase et détection de l’antigène par FISH ou PCR encore peu utilisée. La sensibilité de ces tests invasifs varie de 75 % à 100 % ; le test rapide à l’uréase a une sensibilité et spécificité légèrement supérieures à l’histologie. La spécificité de la culture est de 100 % mais sa sensibilité dépend de l’expérience du laboratoire.
L’analyse des 45 articles consacrés à la sérologie montre que les comparaisons sont difficiles en raison de la multiplicité des tests commerciaux ; les tests développés par le laboratoire lui-même ont une meilleure performance car les souches locales d’HP sont utilisées. Parmi les kits commerciaux, 18 articles utilisent l’ELISA en détectant les IgA et/ou les IgG, par comparaison d’un ou 2 tests invasifs. La sensibilité et la spécificité, supérieures avec les IgG, varient beaucoup d’un test à l’autre (sensibilité 50-100, spécificité 70-98). Avant 6 ans, la sensibilité est plus basse. L’immunoblot (4 études) mesure les IgG anti-HP : sensibilité et spécificité sont au dessus de 79 %. Dans l’ensemble, les tests sérologiques pour le diagnostic et le suivi montrent de trop grandes variations. Un test IgG peut se positiver plusieurs mois ou années après l’infection. La recherche d’anticorps dans l’urine ou la salive a les mêmes aléas.
Les tests respiratoires à l’urée 13C ont fait l’objet de 23 études et 9 avant et après traitement. La dose administrée et le temps de recueil de l’air expiré sont variables. La majorité des analyses est faite par spectrométrie de masse. Les tests respiratoires ont une sensibilité et une spécificité de 75 % à 100 %, moins bien établies avant 6 ans. Les antibiotiques et les inhibiteurs de la pompe à protons doivent être arrêtés 2 à 4 semaines avant.
La recherche d’antigène dans les selles à partir d’anticorps monoclonaux, avant et après traitement a une sensibilité supérieure à 95 %. Trois articles sont consacrés à la détection de l’ADN bactérien par PCR ; sensibilité et spécificité sont imparfaites mais la méthode peut servir à étudier la résistance aux antibiotiques.
Pr Jean-Jacques Baudon