2022 : le début d’une série d’étés meurtriers ?

Paris, le mardi 22 novembre 2022 – Les données météorologiques l’attestent : l’été 2022 a été la deuxième saison estivale la plus chaude depuis le début du XXème siècle (après 2003) et s’inscrit dans la tendance observée depuis 2015, d’intensification des canicules. Les températures ont ainsi été, sur la quasi-totalité de l’été, au-dessus des normales et parfois extrêmes sur de courtes durées.

Or, on constate pour cette période estivale l’excès de mortalité le plus important depuis la mise en place du Plan National Canicule en 2004 : 2 816 décès en excès (+ 16,7 %, par rapport aux décès attendus sur la période) ont été recensés lors des trois épisodes caniculaires. Sans surprise, c’est la classe d’âge des plus de 75 ans qui a été la plus touchée (2 272 décès en excès ; + 20,2 %). Plus de 20 000 recours aux soins ont été en outre comptabilisés pour hyperthermies, déshydratations et hyponatrémies. Ces recours aux soins ont été multipliés par 2 aux urgences et par 3 pour les consultations SOS médecins durant les canicules, par rapport aux périodes hors canicules.



Durant ces périodes de forte chaleur, ont été également dénombrés 894 décès liés à l’épidémie de Covid-19. « La Covid-19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et réciproquement » estime Santé Publique France.

« L’été 2022 s’inscrit dans la tendance observée ces dernières années, au cours desquelles une intensification de l’exposition aux canicules a été constatée, se traduisant par une augmentation des impacts sanitaires associés. Dans ce contexte de changement climatique, une réflexion sur la mise en place d’un dispositif de prévention tout au long de l’été va être initiée et ce bilan souligne la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial » suggèrent les épidémiologistes.

Xavier Bataille

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Vos réactions (1)

  • Plus de 100 000 morts en 1911 !

    Le 23 novembre 2022

    On estime à plus de 100 000 le nombre de Français morts en 1911 lors de la pire canicule et de la pire sécheresse (oubliées par les hommes et surtout les météorologues), la quasi totalité des records de températures réelles des mois d'octobre et de novembre date de cette époque, où la France était nettement moins urbanisée, rien à voir avec les températures urbanisées et surévaluées dont on nous rebat les oreilles.
    N'oublions pas les années 1945-1949 avant 1947 comme point culminant de canicule. Ni les vraies canicules et sécheresses de 1976 et 2003 (25 000 morts excédentaires).
    Alors vos 2800 morts supplémentaires?
    Ni toutes les autres années des siècles précédents oubliées de tous sauf des "pierres de la faim" qui démontrent que de telles canicules sont récurrentes en Europe depuis des millénaires !

    F-X Le Foulon, pharmacien

    En 2022, les rendements en céréales sont dans la norme, cela signifie en pratique l'absence de vraie canicule, la Nature, elle, ne se trompe pas.

    Dr FX LE FOULON

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