A vu de nez il est deux heures moins le quart avant l’Ig Nobel

Paris, le samedi 1er avril 2023 - Lors du dernier congrès européen de psychiatrie qui s’est tenu du 25 au 28 mars à Paris, une communication présentait les résultats d'une étude préliminaire étonnante montrant que l'exposition à des odeurs humaines, obtenues à partir de la sueur d'autres individus, pourrait être utilisée pour améliorer le traitement de certains problèmes de santé mentale, tels que l'anxiété sociale. Des travaux qui vaudront peut-être à leurs auteurs, une équipe du très sérieux institut Karolinska de Stockholm, un IgNobel.

Les chercheurs ont ainsi découvert que la combinaison de ces odeurs corporelles, les "chimiosignaux", avec une thérapie de pleine conscience avait de meilleur résultat dans l'anxiété sociale que la seule thérapie de pleine conscience.

Le bruit du film et l’odeur des aisselles

L'étude a été menée sur 48 femmes âgées de 15 à 35 ans, toutes atteintes d'anxiété sociale, qui ont été réparties en trois groupes de 16 personnes. Les chercheurs ont prélevé de la sueur sur des volontaires qui ont regardé des extraits de films conçus pour susciter des émotions fortes, tels que la peur ou l’hilarité : « The Grudge », « Mr Bean », « Sister Act ». Les patientes ont ensuite été exposées à ces échantillons de chimiosignaux et ont suivi une thérapie de pleine conscience pendant deux jours. Un groupe témoin bénéficiait, lui, uniquement de la thérapie de pleine conscience.

Les résultats ont montré que les femmes exposées à la sueur de personnes ayant regardé des films drôles ou effrayants réagissaient de manière plus positive (baisse de 39 % du score d’anxiété) à la thérapie de pleine conscience que celles qui n'avaient pas été exposées (diminution de 17 % des scores d’anxiété).

Dans un communiqué, Elisa Vigna, auteure principale de l’étude, détaille : « la sueur produite par une personne heureuse a eu le même effet que celle produite par une personne effrayée par un film ».

Fort de ce « succès », Elisa Vigna envisage désormais une recherche en incluant la sueur de personnes regardant des documentaires « émotionnellement neutres » mais tempère « rappelons qu'il s'agit d'une étude de validation de concept, c'est pourquoi nous nous lançons maintenant dans une étude plus importante pour confirmer les résultats »…

Et tout ceci n’est pas un poisson d’avril !

F.H.

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