Le sevrage tabagique brutal pourrait être facteur d’agitation et/ou de delirium chez les fumeurs intubés ventilés en réanimation. Selon les résultats d’une étude menée par des auteurs de Caen, 42 % des fumeurs (chez lesquels l’arrêt du tabagisme a été brutal et complet du fait de l’hospitalisation en réanimation) auraient eu au moins un épisode d’agitation et 28 % un delirium. Les épisodes d’agitation chez les fumeurs ainsi sevrés apparaissent significativement plus fréquents que chez les non-fumeurs. La fréquence des accidents liés à l’agitation ou au delirium, comme l’auto-extubation, l’arrachement de cathéters, était elle aussi plus grande chez les fumeurs que chez les non-fumeurs, et il en était de même pour le nombre de jours sous neuroleptiques, plus élevé, et pour la fréquence accrue de recours à la contention physique. En revanche, dans cette étude, ni la mortalité, ni le taux d’infections nosocomiales, ne différaient significativement d’un groupe à l’autre.
Dr Julie Perrot