Antilles : la délicate question de la réintégration des soignants non vaccinés

Pointe-à-pitre, le mardi 31 mai 2022 - Le CHU de Pointe-à-pitre en Guadeloupe chavire. L’hôpital est d’ores et déjà contraint de limiter l’activité de son SAU (service d’accueil des urgences), faute de personnel soignant.

Guadeloupe, Martinique : hôpitaux exsangues

Selon la direction, six médecins ont quitté l'établissement pour le seul mois de mai. Pour les représentants syndicaux, le problème est plus profond et essentiellement dû à la mise à pied, depuis sept mois, des personnels refusant le vaccin contre la Covid-19. « C'était à prévoir, lorsque l'on met 400 personnes en difficulté parce qu'ils n'ont pas pris de vaccin », commente Gaby Clavier, secrétaire général UTS-UGTG.

Dans ce contexte, une campagne de recrutement a été lancée sur l'île.

La situation guadeloupéenne n’est pas s’en rappeler ce qu’on observe en Martinique. Il y a une dizaine de jours, le service d’urgence du CHUM apparaissait au bord de la rupture. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, un groupe de soignants martiniquais dénonçait la situation très difficile de leur service : travail à flux tendu, manque de lits, manque de personnel, épuisement des effectifs… Une offre de soins dégradée qui créé des situations de « maltraitance » pour les patients, certains devant attendre plus de 24 heures avant d’être pris en charge.

Réintégrer les soignants pendant une flambée ?

Ici aussi, les syndicats pointaient l’absurdité (selon eux) de maintenir les suspensions de soignants non vaccinés.

Au-delà de ces débats, en Martinique, et dans une moindre mesure en Guadeloupe on assiste à une recrudescence de la Covid. Dans son dernier bulletin hebdomadaire consacré à la Covid, Santé Publique France notait qu’en Martinique, l’incidence demeure très élevée et en hausse (+ 8 %) mais avec « un effet très modéré sur les hospitalisations ». Le taux d’incidence était également toujours élevé en Guadeloupe (663, - 11 %), « avec une amorce de baisse et un impact sur la charge hospitalière plus visible qu’en Martinique ».

Marlène Augustin

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Vos réactions (8)

  • Fermer des services plutôt que de perdre la face

    Le 01 juin 2022

    Puisqu'il est désormais admis qu'avec les nouveaux variants le vaccin ne protège en rien contre la transmission du Covid, quel danger pourrait représenter pour les patients un soignant non-vacciné qui respecte les gestes barrières? Aucun.
    Le ministère de la santé choisit de fermer des services plutôt que de perdre la face: nous savons désormais à quoi nous en tenir.

    Dr J-J Perret

  • Comment bien soigner si on ne croit pas en ce que l’on fait ?

    Le 05 juin 2022

    Le vaccin protège. La troisième injection en augmentant le taux d’anticorps de 30% a compensé la baisse d’efficacité.
    Les vaccinés ont une charge virale et une durée de contamination moins forte.
    Que va t il se passer cet automne : on verra, mais à l’heure actuelle, le vaccin a évité de nombreux décès.
    Mais le vrai problème est : Comment peut-on bien soigner si on ne croit pas en ce que l’on fait?

    Dr Bruno Fourrier

  • Primum non nocere

    Le 05 juin 2022

    Réintégrer des soignants antivaxx est un remède pire que le mal : quelle confiance peut on avoir en des personnes qui préfèrent les croyances et les vidéos YouTube aux faits établis par des méthodes scientifiques et soumis à l'analyse et à la reproduction par les pairs, et pour lesquelles mettre la vie de leurs patients en danger n'est pas un soucis (refus des vaccins, expérimentation sauvage de traitements,...).

    Dr Michel Dupres

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