
L'étude randomisée multicentrique hollandaise COACT
(COronary Angiography after Cardiac arresT) a comparé la
coronarographie immédiate (Coro I) ou différée (Coro D) chez des
patients ayant présenté un arrêt cardiaque ressuscité sans
sus-dénivellation du segment ST.
Cette étude comportait initialement 552 patients répartis par
randomisation 1:1 entre les deux bras. Il s'agissait de patients
adultes, comateux (score de Glasgow < 8) ayant récupéré une
hémodynamique correcte après arrêt cardiaque ressuscité en rapport
avec une tachycardie ou une fibrillation ventriculaire.
Le délai médian entre la randomisation et la coronarographie (réalisée dans 97 % des cas) était de 0,9 heures dans le bras Coro I, et de 119,9 heures dans le bras Coro D (réalisation dans 64,7 % des cas). Une occlusion coronaire chronique globale était observée dans environ un tiers des cas dans les 2 bras.
L'analyse à 1 an porte sur 522 patients et le taux de survie est de 61,4 % dans le bras Coro I (n = 264) et de 64,0 % (n = 258) dans le bras Coro D (HR [Hazard Ratio] = 0,90 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,63-1,28). Il n'y a pas non plus de différence significative entre les deux bras pour aucun des autres critères évalués (nouvel infarctus, revascularisations ultérieures, hospitalisations pour insuffisance cardiaque ou chocs par le défibrillateur, scores de capacité physique et scores de capacité mentale).
Un travail qui démontre donc que, chez ce type de patients sans surélévation du segment ST, la coronarographie doit in fine être faite à un moment donné, mais qu'il n’y a aucun bénéfice à la réaliser dans l’urgence.
Dr Jean-Claude Lemaire et Dr Eric Tison