
En outre pour elle « la fresque fait partie de la culture carabine (…) Il ne faut pas tout mélanger (…) je trouve que Catherine Deneuve n’a pas tout à fait tort » a-t-elle estimé, faisant allusion à une tribune signée par l’actrice s’interrogeant sur les limites de la campagne « balance ton porc ».
Un symbole du sexisme ?
Deux jeunes femmes, internes dans cet hôpital, ont pour leur part expliqué, sous couvert d’anonymat, la raison de leur colère : « on vient manger tous les midi ici, devant cette fresque qui représente les dirigeants de l’hôpital, dont certains exercent toujours, avec des habits de moine, (…) aux côtés de femmes qui sont, elles, nues et présentées uniquement comme des objets de fantasme, avec des lesbiennes, des positions sexuelles... On prenait tous les jours notre café ici et on en a eu marre. Nous avons donc déployé une banderole, dans le but d’échanger avec les médecins qui déjeunent ici », elles pointent aussi d’autres fresques « représentant (…) des viols ».Au-delà de l’anecdote elles dénoncent également le sexisme ordinaire des études de médecine, mis en lumière par une récente enquête de l’ISNI « nous sommes exposées pendant toute notre scolarité à des remarques sexistes, avec des chefs de service qui font des blagues à caractère sexuel de façon récurrente ».
Une autre interne renchérit « dans certains services, on nous appelle ma chérie, ma chatte, ou encore ma foufoune, des termes infantilisants et humiliants ».
Le début de la fin ?
Rappelons qu’en janvier 2015, déjà, une fresque d’une salle de garde de Clermont-Ferrand qui représentait Marisol Touraine harcelée par des super héros satyres défrayait la chronique et que plus récemment, le directeur de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris a fait part de son souhait que soient effacées les peintures de salle de garde trop grivoises.Le JIM, quant à lui, avait tenté de démêler cette problématique en interviewant un interne sur cette question…mais il s’est révélé difficile de recueillir une parole franche, apaisée et à visage découvert sur ce sujet semble-t-il épineux.
Enfin il est intéressant de noter la singulière divergence des commentaires entre ceux publiés sur des sites professionnels (qui voient, pour la plupart, dans cette actualité, une atteinte à la liberté des étudiants de s’amuser) et ceux exprimés sur des sites grands publics (qui pointent, le plus souvent, une dérive à laquelle il est temps de mettre fin).
Quoi qu’on en pense, gageons que nous connaissons les dernières années d’une « tradition » qui ne s’accorde pas avec l’air du temps.
Pour découvrir la fresque litigieuse : https://www.ladepeche.fr/article/2018/01/11/2719638-fresque-sexiste-choque-plusieurs-internes-hopital-purpan.html
Frédéric Haroche