Les tumeurs stromales représentent moins de 3 % des tumeurs
testiculaires, essentiellement représentées par les tumeurs
germinales. Parmi ces tumeurs stromales, les tumeurs à cellules de
Leydig (TCL) sont les moins exceptionnelles, encore que mal
connues, et il est souvent difficile de trancher sur leur caractère
bénin ou malin (certains ont décrit des métastases). Le traitement
en est l’orchidectomie ; les auteurs présentent 24 cas avec un
suivi prolongé.
En préopératoire, tous les malades avaient eu un dosage des
marqueurs : αfœtoprotéine, hormone gonadotrophine chorionique
β, lactate déshydrogénase, une échographie scrotale et un cliché de
thorax. On n’a réalisé de dosages hormonaux (le plus souvent
normaux) que devant une gynécomastie.
La chirurgie a été réalisée par voie inguinale avec clampage premier du cordon ; on a palpé la lésion, ou, si cela n’était pas possible, procédé à une échographie peropératoire ; on n’a pratiqué de biopsie extemporanée (à berges saines) que si le nodule était < 3 cm (ce fut le cas chez 20 hommes), sinon on a pratiqué l’orchidectomie d’emblée. L’examen anatomopathologique de la pièce a été fait après coloration par hématoxyline éosine et complété (depuis 1998) par une immunohistochimie en utilisant notamment les anticorps anti-inhibine, spécifiques des cellules de Leydig. La surveillance a été clinique, radiologique et endocrinologique.
Les malades avaient entre 22 et 61 ans. Les marqueurs ont tous
été négatifs. Le diagnostic a été posé fortuitement chez 10
patients, à l’occasion d’une masse testiculaire chez 7, et chez les
7 autres les signes d’appel ont été des douleurs scrotales, une
stérilité ou une gynécomastie.
L’échographie montrait le plus souvent des nodules hypoéchogènes de
3 à 39 mm.
Tous les testicules ont été enlevés.
Sur les 20 biopsies extemporanées, le diagnostic de TCL a été
évoqué 17 fois et confirmé par l’examen après fixation ; dans
les 3 autres cas, le diagnostic n’a pu être formel et 2 cas ont été
étiquetés séminomes (et corrigés par l’examen définitif). Ce
dernier a affirmé le diagnostic de TCL dans tous les cas sur les
critères de taille, d’atypies, de nécrose et d’un index mitotique
élevé, et a conclu à la bénignité de la tumeur.
Pendant une surveillance qui s’est étalée de 1 à 20 ans, on n’a
observé ni décès, ni récidives.
Au total, les tumeurs à cellules de Leydig justifient certes un
suivi mais le pronostic en est bon.
Dr Jean-Fred Warlin