
A partir d’une population nationale de 1,4 million de KP recensée entre 2004 et 2015, ils n’ont conservé que les adénocarcinomes diagnostiqués avant 2010, d’âge < 66 ans, et pour lesquels le taux de PSA (antigène spécifique de la prostate) était > 20 ng/dl, le score de Gleason > 7, le stade T > 3, en mentionnant les pathologies associées, le statut lymphatique et métastatique. Ils ont comparé les patients traités par PR et ceux recevant RT + curiethérapie, sans tenir compte d’un traitement par AA. Pour restreindre les risques de biais, les auteurs ont eu recours à un score de propension inversé permettant de prédire la probabilité de recevoir l’un ou l’autre traitement.
Leur cohorte finale a comporté 13 895 hommes, dont 12 283 (88 %) traités par PR et 1 702 (12 %) par RT + curiethérapie. Le taux de patients recevant des AA a été beaucoup plus élevé dans le second groupe. Une RT de sauvetage a été entreprise chez 15 % des opérés, tandis qu’aucun patient du second groupe ne s’est vu proposer la chirurgie en ultime recours. Le suivi médian a été d’environ 8 ans, et le risque de mortalité de toutes causes un peu plus élevé après RT + curiethérapie, la différence ne devenant sensible qu’après 6 ans.
Contrairement à d’autres publications récentes, celle-ci conclut à un avantage en termes de survie pour la PR. Certes, elle n’est pas exempte de critiques, ne fût-ce que par son caractère rétrospectif et l’insuffisance d’information sur les doses de RT, ainsi que sur les causes de décès. Mais le score de propension inversé limite les erreurs d’interprétation, et la sélection de sujets jeunes et en bonne santé par ailleurs devrait restreindre l’occurrence des causes surajoutées de décès.
Dr Jean-Fred Warlin