
Cette recommandation est-elle suivie par les professionnels et a-t-elle eu un réel impact pour les patients ? Pour répondre à cette question une étude a été réalisée en Allemagne, portant sur les procédures coronariennes percutanées menées, dans un but de diagnostic ou interventionnelles, dans 148 centres privés, entre 2012 et 2018. Rappelons que la recommandation de la voie d’abord radiale par l’ESC date de 2015, renouvelée en 2018. L’analyse porte sur près de 190 000 procédures.
L’abord fémoral reste prédominant
Si les données confirment une montée en puissance de l’abord par voie radiale, avec un taux d’utilisation passant de 13 % à 49 % des procédures au cours de la période étudiée, l’accès par voie fémorale reste prédominant dans la majorité des sites. La voie radiale est préférée pour les procédures programmées (coronaropathies stables), mais moins fréquemment employée dans la prise en charge des infarctus avec élévation de ST et encore plus rarement en cas de choc cardiogénique (7,2 % vs 92,2 %). Ceux-ci représentent d’ailleurs près de la moitié des procédures avec voie d’abord fémorale. La proportion de centres qui utilisent exclusivement la voie fémorale (0 % d’abord radial) diminue au fil des années et est passée de 68 % en 2010 à 32 % en 2018. Le taux de réussite des procédures est sensiblement le même dans les deux groupes (92,6 % pour la voie radiale, 91,6 % pour la voie fémorale).Globalement, les complications graves sont rares et en
diminution avec le temps. Les complications sévères
cardiovasculaires ou cérébro-vasculaires sont toutefois moins
fréquentes en cas de voie d’abord radial (0,12 % vs 0,24
%).
Dr Roseline Péluchon