
Le cannabidiol (CBD) est dérivé de la plante Cannabis Sativa,
dont on extrait également le tétrahydrocannabinol
(THC).
Si la consommation de ce dernier est interdite par le Code de
la Santé Publique, la loi française autorise la commercialisation
et l’usage du CBD.
L’efficacité du CBD a été reconnue dans le cadre des crises
d’épilepsie associées au syndrome de Dravet ou de Lennox-Gastaut
chez les patients de plus de deux ans et sous surveillance
médicale. Mais c’est pour de toutes autres raisons que le CBD
connaît une grande popularité en Europe.
En effet, le grand public l’utilise en « automédication » pour
traiter des douleurs, améliorer le sommeil, lutter contre
l’anxiété, les symptômes de la dépression ou les troubles du
spectre autistique.
Toutefois, ces indications ne sont fondées sur aucune grande
étude comparative entre CBD et placebo, par exemple. En dépit du
témoignage positif des usagers, l’efficacité réelle reste donc à
démontrer.
Actuellement, on ne dispose d’aucune donnée tangible sur
l’utilisation du CBD en médecine du sport, notamment en médecine
orthopédique. Or, cette substance est susceptible d’interférer avec
d’autres prises en charge. La Mayo Clinic Arizona
(États-Unis) a voulu en savoir plus.
Près de 20 % des patients ont eu recours au CBD
Ainsi, tous les nouveaux patients âgés de 18 ans ou plus venant en consultation auprès de l’un des chirurgiens orthopédiques du service de médecine du sport de la Mayo Clinic ont été interrogés par questionnaire à propos de leur consommation de CBD.Sur les 1 000 premiers consultants, 823 étaient éligibles :
56,4 % d’hommes, âgés en moyenne de 51 ans, avec un indice moyen de
masse corporelle de 28,9 kg/m2. L’atteinte des épaules (34,6 %) et
celle des genoux (33,5 %) constituaient les deux principaux motifs
de consultation.
En tout, 19 % des répondants ont déclaré avoir recouru au CBD
avant leur visite. Par rapport aux non-utilisateurs, ils s’étaient
plus souvent tournés vers d’autres options thérapeutiques comme les
anti-inflammatoires non stéroïdiens, les injections de corticoïdes,
ou la contention. De même pour le cannabis ou autres drogues dites
« récréatives » : respectivement 30,9 % versus 2,8 % et 28,9
% versus 13,7 %.
Dans la majorité des cas le CBD avait été acheté en ligne, et
la plupart du temps (75 %) sous la forme de crèmes, huiles et
autres lotions à usage local.
Le CBD ne figure pas sur la liste des substances interdites
aux sportifs. Néanmoins, il conviendrait de prendre garde aux
éventuelles traces de cannabinoïdes qu’il pourrait contenir, au
risque de rendre positive une analyse antidopage.
Dr Patrick Laure