Covid-19 : les vaccins à ARNm bivalents sont-ils plus efficaces que les monovalents ?

Les vaccins bivalents contre la Covid-19 (de Moderna et de Pfizer) sont autorisés aux Etats-Unis et en Europe depuis le mois de septembre 2022. Ces vaccins contiennent en quantité égale de l’ARNm codant la protéine spike de la souche « ancestrale » du SARS-CoV-2 et de l’ARNm codant la protéine spike du variant Omicron BA4-BA5. Les autorisations ont été accordées sur la base de données d’immunogénicité et de sécurité, mais en l’absence de données cliniques. Depuis septembre 2022, ces deux vaccins bivalents remplacent les vaccins monovalents pour les personnes éligibles au rappel, à partir de l’âge de 12 ans.

Une étude de cohorte a été réalisée récemment aux Etats-Unis, dans l’objectif d’évaluer l’efficacité de ces vaccins bivalents contre les formes sévères de Covid-19. Deux cohortes ont été constituées. La première comprenait plus de 6 millions de personnes parmi lesquelles près de 300 000 ont reçu un rappel par un vaccin anti-Covid monovalent, entre le 25 mai et le 31 août 2022. L’autre cohorte comportait plus de 6 millions de personnes, parmi lesquelles 1 million a reçu un rappel par un vaccin bivalent, entre le 1 septembre et le 3 novembre 2022.

Dans la première cohorte, 1 896 personnes ont été hospitalisées pour une forme grave de Covid-19 et 61 d’entre elles avaient reçu leur rappel. Parmi les 690 personnes décédées de Covid-19 dans cette cohorte, 23 avaient reçu leur rappel en monovalent. Dans la seconde cohorte, 1 093 personnes ont été hospitalisées, parmi lesquelles 57 avaient reçu un rappel bivalent, et 514 sont décédées, parmi lesquelles 17 avaient reçu un rappel par un vaccin bivalent.

L’efficacité est maximale 4 semaines après le rappel

C’est ainsi que, entre 15 et 99 jours après le rappel, l’efficacité vaccinale contre le risque d’hospitalisation est de 25,2 % pour le vaccin monovalent et de 58,7 % avec le bivalent (différence de 33,5 points ; intervalle de confiance à 95 % IC 2,9 à 62,1). L’efficacité vaccinale contre le risque d’infection sévère résultant en une hospitalisation ou un décès est de 24 % pour le rappel par le monovalent, et de 61,8 % pour le rappel avec le bivalent (différence de 36,9 % ; IC 12,6 à 64,3). L’efficacité du rappel est maximale environ 4 semaines après l’injection puis diminue.

Les résultats sont sensiblement les mêmes quand l’analyse est faite sur l’ensemble de la cohorte ou si elle se limite aux plus de 65 ans, aux personnes ayant reçu un vaccin à ARNm en primo-vaccination ou à celles ayant des antécédents de Covid-19. L’efficacité est identique aussi pour les deux vaccins bivalents, et quand il s’agit d’un 1er, 2ème ou 3ème rappel.

Dr Roseline Péluchon

Références
Dan-Yu L et coll. : Effectiveness of Bivalent Boosters against Severe Omicron Infection.
N Engl J Med., 2023- Lette à l’éditeur- 25 janvier 2023 DOI: 10.1056/NEJMc2215471

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Vos réactions (5)

  • Insupportable

    Le 28 janvier 2023

    Jusqu'à quand allons-nous jouer à ce petit jeu de ne pas voir l'éléphant dans le couloir.
    Voici quelques publications qui montrent assez clairement l'inefficacité de ce vaccin bivalent, mais plus généralement, l'inefficacité des boosters quels qu'ils soient et surtout leur dangerosité. Aujourd'hui plus on est boosté plus on a de risques d'être hospitalisé, d'aller en réa et de mourir, cf les chiffres du 15 au 31 décembre 2022 en nouvelles galles du sud (Australie) et surtout l'étude récente de l'institut Cleveland. Ce parti pris permanent en faveur des injections devient réellement insupportable, jamais un article à l'encontre du discours officiel. Avez-vous des consignes ? Ces références ne sont qu'un infime échantillon de la catastrophe annoncée de ces vaccins.
    https://www.health.nsw.gov.au/Infectious/covid-19/Documents/weekly-covid-overview-20221231.pdf
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0092867422015318
    https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2022.12.17.22283625v1.full

    Dr V Bentolila

  • Covid vaccins bivalents

    Le 30 janvier 2023

    Allons docteur Bentolila, comment osez-vous douter ? Voyons les chiffres. En 2020, 55 000 décès de plus qu'en 2019, c'est normal, c'est le Covid19 et nous n'avons pas de vaccin. En 2021, 44 000 décès de plus qu'en 2019, c'est normal il y a encore trop de non-vaccinés. En 2022, 61 000 décès de plus qu'en 2019 alors que quasiment toute la population est totalement ou partiellement vaccinée.
    Bien entendu, il est totalement inconcevable que les vaccins de la Covid soient inefficaces ou pire, qu'ils aient des effets secondaires à long terme qui passeraient sous les radars de la surveillance post-vaccinale, seuls des complotistes pourraient évoquer pareille hypothèse. La canicule, oui, c'est sûrement la canicule.
    Conclusion: on ne change pas une équipe qui gagne, il faut se hâter de faire les 5° et 6° rappels. Peut-être les rendre obligatoires ?

    Dr J-J Perret

  • Raisonnement scientifique et sophisme pseudoscientifique

    Le 31 janvier 2023

    Les arguments d'autorités ou de paternalisme ne sont pas des arguments scientifiques. "Comment osez-vous douter". Douter est sain, active la curiosité, la recherche, entendre des opinions différentes et y opposer des arguments scientifiques et non des sophismes. Sortir une étude de cohorte de sujets déjà vaccinés montrant une efficacité des vaccins bivalents par rapport à des sujets vaccinés monovalents donc souche chinoise montre simplement une légère baisse de mortalité avec bivalent par rapport à un énième boost avec la souche initiale. Remarquez qu'il y a beaucoup de décédés COVID dans les 2 cohortes. Généraliser ensuite ces résultats pour justifier toujours plus de boosts et les rendre obligatoires manque d'argumentation scientifique (sophisme de généralisation).
    Des conclusions prudentes du style des études supplémentaires sont nécessaires, auraient été appropriées.
    Au secours Platon et Aristote.

    Dr P. Danjou

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