Covid : l’EMA recommande d’autoriser un nouveau vaccin bivalent de Pfizer…sans avoir consulté les données !

Amsterdam, mardi 13 septembre 2022 – L’European medicines agency (EMA) recommande d’autoriser un nouveau vaccin bivalent conçu par les laboratoires Pfizer ciblant les sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5 en plus de la souche originale du SARS CoV 2.

Ce vaccin est indiqué pour les personnes de plus de 12 ans ayant déjà reçu une première dose du vaccin Cominarty classique.

Un point fondamental à noter : l’EMA, comme la FDA (Food and drug administration), n’a pas pu consulter les données de ce nouveau vaccin mais estime qu’elles pourront l’être « en temps utile » avant les campagnes de vaccination de l’automne.

L’EMA a ainsi basé son analyse sur les données disponibles pour Comirnaty et le dérivé de ce dernier qui protège contre le sous variant BA.1 d’Omicron.

L’EMA écrit : « outre le fait qu'ils contiennent des ARNm correspondant à des sous-variants d'Omicron différents, mais étroitement apparentés, Comirnaty Original/Omicron BA.4-5 et Comirnaty Original/Omicron BA.1 ont la même composition. Les études cliniques menées avec Comirnaty Original/Omicron BA.1 ont montré que le vaccin était plus efficace pour déclencher une réponse immunitaire contre la sous-variante BA.1 que Comirnaty, et qu'il était aussi efficace que Comirnaty contre la souche originale. Les effets secondaires étaient comparables à ceux observés avec Comirnaty ».

L’EMA s’est également basée sur des données d'immunogénicité provenant d'études en laboratoire (non cliniques) qui « ont fourni des preuves que Comirnaty Original/Omicron BA.4-5 déclenche une immunité adéquate contre les souches qu'il cible ».

Aux Etats-Unis qui a également autorisé ce vaccin sans données cliniques, les experts considèrent cela comme un « pari qui risque de réduire encore davantage la confiance du public dans les vaccins si les nouveaux rappels ne fonctionnent pas comme prévu » analyse NBC News.

« Il n'y a aucune raison de penser qu'ils ne seront pas sûrs » tempère sur la même antenne le Dr Celine Gounder, spécialiste des maladies infectieuses au NYU Langone Health de New York qui souligne « je suis sceptique quant à la possibilité qu'ils offrent une protection nettement supérieure à celle des vaccins originaux ».

Le Dr Paul Offit (pédiatre, Philadelphie) souligne en outre que la comparaison faite avec les vaccins grippaux par la FDA pour soutenir son autorisation est inadéquate car « les vaccins contre la grippe est fondée sur des décennies d'expériences de changements de souches ».

De quoi donner du grain à moudre aux antivax…

F.H.

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Vos réactions (4)

  • Quelques questions simples

    Le 14 septembre 2022

    1) Le premier vaccin a été fabriqué en 6 mois, pourquoi a-t-on mis plus d'un an et demi à sortir une nouvelle valence ?
    2) Étant donné qu'il s'agit de la même technique vaccinale, il n'y aura pas de protection contre l'infection et la transmission, protègera-t-il uniquement contre les formes graves ? (Euh! mais c'est déjà ce que faisait le premier vaccin, non ?). Ah oui mais alors pourquoi 90 % des morts COVID sont vaccinés ?
    3) Actuellement la létalité d'omicron est inférieure à la grippe saisonnière, quelle urgence y-a-t-il à le sortir sans qu'il soit testé ? (le seul test du premier vaccin avait été réalisé par Pfizer et ses sbires, entreprise condamnée à de multiples reprises pour faux et usages de faux et autres malversations, faut-il faire confiance aux labos ou à la science).
    4) Dernière remarque, ce nouveau vaccin bivalent ne sera autorisé que pour ceux qui ont déjà eu une primo vaccination. Pourquoi ?! D'autant plus qu'il est associé à la valence Wuhan qui n'existe plus depuis deux ans ? C'est comme si on vous demandait de faire le vaccin de la grippe 2020 avant d'avoir le droit de faire celui de 2022. C'est quoi le raisonnement ?
    Voilà, voilà, le monde merveilleux du covidisme continue de défier la médecine de bon sens.
    Merci d'avance pour vos réponses toujours courtoises je l'espère.

    Dr V. Bentolila

  • Antivax et tous les autres

    Le 15 septembre 2022

    De quoi donner du grain à moudre aux antivax bien sur… mais aussi à l'immense majorité des autres : ils sont susceptibles de réfléchir eux aussi.
    En première approche, autoriser le bivalent Pfizer sans avoir consulter les données est "léger" et inaudible .
    La monovalence historique "Wuhan" était intellectuellement gênante, cliniquement effective, provisoirement au moins. Il est improbable que les non-vaccinés actuels adhèrent au(x) version(s) bivalente(s) ARNm.
    Les limites des travaux et " bénéfices sérologiques" ne sont plus à rappeler. Le bénéfice clinique du bivalent chez les triples ou quadruples vaccinés historiques s'annonce difficile à établir en climat B.A 4-5 de bien moindre virulence.
    La question de la bonne tolérance ne devrait pas être modifiée. Du fait de leur rareté, les intolérances sévères passent sous le radar des faibles effectifs, la passivité de leur déclaration restera inchangée : QS version historique, native, Wuhan.
    Vous citez Paul Offit , coinventeur du vaccin contre le rotavirus. Il fut le seul membre du CDC à s’opposer en 2002 à la vaccination antivariolique de masse aux USA (hypothèque bioterroriste alors) : le risque lui semblait supérieur au bénéfice attendu et il avait bien raison. Sa nuance mérite d'être prise en compte.
    La voie intra-nasale* (INRA), sa stimulation inaugurale de l’immunité muqueuse naso-pharyngée moins sollicitée après vaccination systémique, reste une voie séduisante peu exploitée. L'actualité stagne à son efficacité en rappel ... chez la souris. Aucune donnée clinique publiée.
    *Vesin B et coll. An intranasal lentiviral booster reinforces the waning mRNA vaccine-induced SARS-CoV-2 immunity that it targets to lung mucosa. Mol Ther. 2022 Sep 7;30(9):2984-2997. doi: 10.1016/j.ymthe.2022.04.016

    Dr JP Bonnet

  • Evidence-based medicine ?

    Le 15 septembre 2022

    Peter Doshi et al., professeur de pharmacie à l’Université du Maryland et senior editor du British Medical Journal rappellent dans une étude récente que, 2 ans après la sortie des vaccins COVID-19, nous sommes toujours confrontés à l'absence de transparence concernant les données des essais cliniques des vaccins COVID-19 et que le risque excessif d'événements indésirables graves constaté dans leur étude (1) nécessiterait des analyses complémentaires sur les avantages et les inconvénients de ces vaccinations.

    1. Fraiman J, Erviti J, Jones M, Greenland S, Whelan P, Kaplan RM, Doshi P. Serious adverse events of special interest following mRNA COVID-19 vaccination in randomized trials in adults. Vaccine. 2022 Sep 22;40(40):5798-5805. doi: 10.1016/j.vaccine.2022.08.036. Epub 2022 Aug 31. PMID: 36055877; PMCID: PMC9428332.

    Dr J. Hambura

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