
La durée de l’anti-agrégation plaquettaire (AAP) prescrite
après l’insertion d’un stent coronaire réalisée dans le contexte
d’un syndrome coronaire aigu (SCA) fait l’objet de
recommandations…parfois encore contradictoires.
C’est cette situation incertaine qui a conduit Knijnik et
coll. à tenter de déterminer si une double AAP (DAAP) de durée
plus courte, suivie de la prise d’un inhibiteur du récepteur P2Y12,
était :
1 - aussi efficace qu’une DAAP de 12 mois ;
2 - était associée à moins d’événements hémorragiques.
Trois mois au lieu de 12 : moins d’hémorragies et de mortalité, même taux d’événements CV
La méta-analyse a finalement porté sur 5 essais cliniques
randomisés qui regroupaient 18 046 participants. Ils comparaient
donc une DAAP (aspirine et inhibiteur du récepteur P2Y12)
poursuivie pendant 12 mois et suivie de la prise d’un des deux AAP
; et une DAAP (aspirine et inhibiteur du récepteur P2Y12) plus
courte, de 1 à 3 mois, suivie de la prise, au long cours, d’un
inhibiteur du récepteur P2Y12 en monothérapie.
Par rapport aux patients assignés, par randomisation, à une
DAAP de 12 mois, ceux assignés à une DAAP de 1 à 3 mois suivie de
la prise au long cours d’un inhibiteur du récepteur P2Y12 en
monothérapie, ont présenté un taux moindre de saignement majeur
(1,42 % vs 2,53 %; odds ratio [OR] 0,53; intervalle de
confiance [IC] 95 % : 0,42 à 0,67; p < 0,001) et de décès de
toute cause (1,00 % vs 1,42 % ; OR 0,71 ; IC 95 % : 0,53 à
0,95 ; p = 0,02) mais un taux semblable d’événements
cardiovasculaires majeurs (2,66 % vs 3,11 % ; OR 0,86 ; IC
95% : 0,71 à 1,03 ; p = 0,10).
Dr Robert Haïat