
Après implantation d’un stent coronaire actif, il est habituel
de prescrire une double anti-agrégation plaquettaire (DAAP) d’un
an. Cependant la durée de cette DAAP ne repose pas sur des preuves
formelles.
C’est ce qui a conduit Palmerini et coll. à tenter de
déterminer, après implantation d’un stent coronaire actif, le
profil risque/bénéfice d’une DAAP d’un an comparée à une DAAP ≤
6-mois, en se basant sur 2 nouveaux scores de stratification du
risque ischémique et hémorragique.
Les scores de stratification du risque ischémique et
hémorragique ont été obtenus à partir du registre international,
multicentrique ADAPT-DES (Assessment of Dual Antiplatelet
Therapy With Drug-Eluting Stents) dans lequel avaient été
inclus 8 665 patients tout venants traités par stent coronaire
actif. Le profil risque/bénéfice d’une DAAP d’un an comparée à une
DAAP ≤ 6 mois, a été ensuite établi, à l’échelon de chaque patient,
à partir des données poolées de 7 essais randomisés qui avaient
inclus un total de 15 083 patients traités par la mise en place
d’un stent coronaire actif.
Dans cette cohorte de patients, le score ischémique avaient
des indices c * de, respectivement, 0,76 et 0,66.
Plus de risque hémorragique et pas de diminution du risque
ischémique avec une DAPP de un an
Il n’a été observé aucune différence quant à la survenue d’un événement ischémique, entre une DAAP d’un an et une DAAP ≤ 6 mois.
De même, sur l’ensemble des données, il n’a pas été noté de
différence quant à la survenue d’un saignement cliniquement
significatif entre une DAAP d’un an et une DAAP ≤ 6 mois ;
cependant, chez les 2 508 patients qui avaient un haut risque de
saignement, la DAAP d’un an a été trouvée associée à un risque
hémorragique significativement plus élevé qu’une DAAP ≤ 6 mois
(hazard ratio 2,80 ; intervalle de confiance 95% : 1,12 à 7,13) et
ce, sans diminution du risque ischémique dans toutes les situations
cliniques dont les syndromes coronaires aigus.
En conclusion, les résultats de cette vaste étude montrent
qu’après implantation d’un stent coronaire actif chez les patients
à haut risque hémorragique, comparée à une DAAP ≤ 6 mois, une DAAP
d’un an ne réduit pas le risque de survenue d’un événement
ischémique (notamment après un syndrome coronaire aigu) mais
augmente significativement l’incidence des saignements.
Dr Robert Haïat