
Parmi les complications dégénératives du diabète, celles qui
concernent l’œil sont fréquentes et préoccupantes. La rétinopathie
diabétique n’est pas la seule en cause, mais quel est l’impact du
type de diabète sur le risque oculaire ? Les formes les plus
sévères sont-elles l’apanage du diabète de type 1 ? Ces questions
étaient théoriques il y a un demi-siècle, mais elles deviennent
actuelles au fur et à mesure que la prévalence et l’incidence du
diabète de type 2 augmentent chez des sujets de plus en plus jeunes
dans un contexte favorisant l’obésité ou le surpoids.
Risque de rétinopathie multiplié par plus de deux avec un diabète de type 2
Le risque de rétinopathie diabétique toutes formes
anatomocliniques confondues s’est avéré globalement presque deux
fois plus élevé en cas de diabète de type 2, le rapport des hazard
ratios (HRs) (versus diabète de type 1) étant en effet estimé à
1,88 (intervalle de confiance à 95 % IC95 %, 1,13-3,12 ; p =
0,02).
Il en a été de même pour les formes non prolifératives, la
valeur correspondante étant de 2,33 (IC 95 %, 0,99-5,50 ; p =
0,048). Quant aux formes prolifératives, le risque est apparu
majoré de près de 50 % (rapport des HR = 1,49 (IC 95 %, 0,46-4,89)
sans atteindre le seuil de signification statistique et la même
remarque s’applique à l’œdème maculaire diabétique comme à la
cataracte à impact visuel significatif.
Enfin, l’éventualité d’une vitrectomie par la pars plana
quinze ans après le diagnostic a été multipliée par plus de 4 en
cas de diabète de type 2, la valeur correspondante étant en effet
de 4,06 (95% CI, 1,34-12,33; p = 0,007).
Dr Philippe Tellier