
Montpellier, le vendredi 23 juin 2017 - La Société française de médecine prédictive et personnalisée (SFMPP) réunie en congrès ces 22 et 23 juin à Montpellier a émis des recommandations sur la conduite à tenir en cas de découverte fortuite de gènes de prédisposition à certains cancers.
Ce congrès rassemble des généticiens et des cancérologues, mais aussi des spécialistes de la politique de santé, de l’éthique ainsi que des associations de patients.
Rappelons en préambule, que selon des prévisions récemment publiées, 235 000 séquençages de génomes auront lieu chaque année à l’horizon 2020 en France et que ces analyses concourent, dans 2 à 3 % des cas, à la découverte de données importantes pour la santé du patient mais qui sont sans rapport avec la recherche initiale. Se posent alors d’épineuses questions éthiques quant à l’annonce aux patients de ces découvertes de données « secondaires ».
29 gènes sur 73 pour lesquels il est souhaitable de prévenir les patients
Dans un premier temps, les congressistes se sont intéressés à une liste de 73 gènes prédisposant à des cancers et en ont conclu, qu’au total, pour 29 d’entre eux il est souhaitable que soit fait « un retour d’information vers la personne » concernée. Cette liste, non encore publiée, a été établie en fonction des connaissances sur les risques associés à ces gènes et à la possibilité de mettre en œuvre des actions préventives.
Dans cette optique, ils soulignent l’importance que soit révisée régulièrement cette liste en fonction des progrès médicaux.
Consentir : oui, mais à quoi ?
Au-delà de cette liste de gènes, cette société savante a mis l’accent sur l’importance du consentement éclairé.
Dans les colonnes du magazine Le Point, le professeur Pujol, onco-généticien à Montpellier et président de la SFMPP explique ainsi : « le principe général est de recueillir un premier consentement lors de la démarche médicale motivant l’analyse (…) ce qui nécessite une information précise et loyale délivrée par un professionnel de santé qualifié en génétique médicale (…) et de demander à nouveau, lors de la remise du premier résultat, un consentement pour les découvertes secondaires »…ce qui revient donc à poser la question : quoi que l’on découvre, voulez-vous savoir ?
Frédéric Haroche