
Paris, le mercredi 24 avril 2019 - L’association APESAC
(Association des Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de
l’Anti-Convulsivant) lance une campagne destinée à convaincre les
autorités sanitaires de lancer des travaux sur de potentiels effets
transgénérationnels de l’exposition au valproate de sodium in
utero.
En effet, après avoir été alertée par plusieurs familles quant
à la présence de troubles chez des enfants dont les parents (mères
et pères) avaient été exposés in utero au valproate de sodium,
troubles se rapprochant de ceux rapportés chez les enfants
directement exposés, l’APESAC a approfondi ses recherches. Or,
selon ses dernières estimations, sur un agrégat de 187 enfants nés
de « filles ou de fils Dépakine », 99 souffriraient de
troubles neurodéveloppementaux (30 %), de malformations (9 %) ou
des deux (14 %). Pour l’APESAC, ces résultats suggèrent que
l’impact du valproate de sodium est transgénérationnel et qu’il
doit être à ce titre considéré comme le Distilbène. Aussi,
souhaite-t-elle aujourd’hui que ses données soient réanalysées par
une équipe d'épidémiologistes et que soit mis en place un suivi de
cohorte incluant « cette deuxième génération de victimes
».
Déjà en 2017, l’APESAC avait interpellé par courrier Agnès
Buzyn pour la convaincre d’étudier cette question, en évoquant,
publications scientifiques à l’appui, l’effet mutagène du
médicament qui « modifie le niveau d'expression de certains
gènes affectant ainsi les enfants des enfants Dépakine c’est-à-dire
la 2e génération ».
Pour la présidente de l’APESAC, Marine Martin c’est la crainte
des conséquences d’une telle étude en termes d’indemnisation qui
freinerait les pouvoirs publics. Reste qu’il apparaît impensable
que de tels travaux ne soient jamais entrepris…
Frédéric Haroche