
C’est une émission télévisée qui a relancé le débat. Plusieurs psychiatres universitaires y critiquaient les agissements de la « Levenseinde Kliniek » (LEK, clinique de fin de vie), qui concentre à elle seule 80 % des 60 euthanasies de malades mentaux chaque année.
Celle-ci aurait euthanasié des patients « alors que tout n’aurait pas été tenté pour les soigner bien qu’aujourd’hui l’éventail thérapeutique des troubles psychiques soit de plus en plus large ». En outre, « ces cas d’euthanasies qui posent question ont tous été jugés conformes par les commissions de contrôle RTE à l’exception d’un seul », s’inquiète le professeur Van Os (Université de Maastricht et King’s Collège de Londres). Au total, il craint un phénomène d’« escalade » qui ferait de l’aide à mourir un acte médical banal.
Une simple question d’offre et de demande…
Le directeur de la LEK, Steven Pleiter, se défend lui de tout "dérapage", « le nombre important d’euthanasies pratiquées n’est pas dû à un abaissement du seuil d’admissibilité à l’euthanasie, mais à une augmentation des demandes ». Pour lui, ces récriminations traduisent l’hostilité fondamentale des psychiatres, dont 60% ont récemment réaffirmé dans une enquête ne « pas vouloir pratiquer d’euthanasies ».Soulignons que les mêmes disputations ont cours en Belgique, où une cinquantaine de psychiatres et psychologues viennent de publier une lettre ouverte soulignant des dysfonctionnements dans cet usage controversé de l’euthanasie.
Frédéric Haroche