Face à l’urgence : le nouveau souffle de l’impression 3D

Paris, le samedi 23 mai 2020 - Nous avons déjà évoqué comment les industriels de la fabrication additive (ou impression 3D) se sont mis à la disposition des établissements de santé pour proposer une fabrication rapide de certains des équipements indispensables pour répondre à l’épidémie de Covid-19, équipements qui sont souvent l’objet de fortes tensions d’approvisionnement.

Participer à l’effort collectif

ResMed est un des principaux producteurs mondiaux de ventilateurs, utilisés à l’hôpital ou à domicile. Son site de production lyonnais (basé à Saint-Priest) est consacré à l’impression en 3D d’orthèses d’avancée mandibulaires Narval, nécessaires pour le traitement de l’apnée du sommeil. Les mesures de confinement ont totalement interrompu cette activité. Comme dans de nombreuses industries dédiées au monde médical, cette situation a suscité un étrange sentiment de décalage entre la volonté de contribuer à la gestion de la crise et la paralysie induite par l’arrêt de l’activité.  Pour résoudre cette ambivalence, un des collaborateurs de ResMed a eu l’idée de mettre les outils de production du site de Saint-Priest au service de la fabrication de matériels indispensables. Au regard de l’approvisionnement très tendu de certains accessoires utilisés sur les ventilateurs, très vite l’idée de produire un d’entre eux et particulièrement un raccord à fuite s’est imposée. Cet accessoire contribue à protéger les soignants des risques de contamination des patients COVID-19, comme nous l’explique Lucile Blaise, vice-présidente ResMed Western Europe.

Un temps record

Deux semaines de réflexion ont été nécessaires pour mettre en place le projet en partenariat avec les équipes R&D de ResMed Sydney et la contribution d’EOS, fournisseur d'imprimantes 3D « qui a offert la matière première », précise son DG. Cette rapidité constitue une véritable performance et témoigne d’une grande « agilité », observe Lucile Blaise. La première étape a consisté à établir le fichier stéréolithographie (STL) et à ensuite valider, vérifier et certifier le processus de production et le produit fini. Cette validation pour une certification CE de classe 2a a été menée en un temps record de 2 semaines. Si la mise en place des mesures barrières a nécessairement eu un impact sur la production, grâce à l’engagement des équipes, 4 000 raccords ont déjà pu être finalisés, sur les 5 000 initialement prévus. Et c’est dans la continuité de ce projet que l’équipe ResMed a décidé d’en faire don à la Fondation du souffle (Fondation d’utilité publique) qui lutte au niveau national contre les maladies respiratoires. La fondation procède au recensement des besoins et coordonnera leur acheminement dans les établissements hospitaliers. Si pour des raisons logistiques, les hôpitaux français seront d’abord privilégiés, rien ne s’oppose à une diffusion plus large en Europe.

Souplesse

Si ResMed souhaite aujourd’hui pouvoir rapidement reprendre son activité classique, cette expérience a été riche d’enseignements dans la perspective de futurs développements. Surtout, elle a confirmé, comme d’autres l’ont également constaté, « l’immense souplesse» offerte par l’impression en 3D mais également les capacités d’adaptation et de mobilisation du secteur du dispositif médical, comme nous le confie Lucile Blaise.

Aurélie Haroche

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