Ces plateformes seraient joignables directement par un numéro unique d’urgence « santé » qui permettrait, selon ses défenseurs « une coordination efficace des parcours de soins ».
116 117 vs 15
Cette proposition cependant est loin de convaincre l’ensemble
des acteurs. Ainsi dans un communiqué, le Syndicat des médecins
libéraux (SML) dénonce une « OPA hostile », et défend le
numéro dédié à la permanence des soins, le 116 117, géré par des
médecins généralistes et qui est déjà testé dans plusieurs
régions.
Pour le SML « la généralisation d’un numéro distinct du 15,
le 116-117, permettant de joindre un médecin libéral en dehors des
horaires d'ouverture des cabinets du médecin, est vitale pour
éviter les pertes de chances lorsque les centres d’appel du 15 sont
saturés ».
Pour le SML, rien ne serait plus logique que de développer un
tel dispositif « de ville » alors que « 60 % à 70 % des
appels arrivant dans les centres 15 sont pris en charge par la
médecine libérale ».
Aussi pour étayer son argumentaire, le SML rappelle la récente
enquête du magazine Le Point qui concluait que 4,6 millions
d'appels adressés au SAMU sont restés sans réponse sur l'année
2016, ce qui marquerait l’incapacité des « structures
hospitalières (…) de traiter les appels qu'elles
reçoivent ».
MG France a quant à lui raillé un « nouvel hymne à
l'hospitalo-centrisme » et promeut, lui aussi, le
116 117.
Finissons avec ce croche-patte du SML qui pointe un SAMU
voulant « imposer une solution 100 % hospitalière et prendre la
main à travers un numéro d’appel unique » mais qui ne serait
capable de s’entendre avec quiconque, ni les pompiers, ni les
libéraux.
Xavier Bataille