La carence en vitamine D est très fréquente et elle concerne tous les âges de la vie. Lorsqu’elle s’associe à une hyperparathyroïdie primaire, elle entraîne une majoration des taux de PTH et un turn-over osseux accéléré avec augmentation du risque de complications osseuses. Pourtant la supplémentation en vitamine D fait craindre, en cas d’hyperparathyroïdie primaire associée, une augmentation de l’hypercalcémie et de l’hypercalciurie et son indication reste discutée.
Cette étude prospective non comparative a permis d’évaluer les
conséquences biochimiques et hormonales de la supplémentation en
vitamine D chez 56 patients atteints d’hyperparathyroïdie primaire
avec carence en vitamine D associée (25 OH-D < 29 ng/ml). Les
participants ont reçu 50 000 UI de vitamine D2 par semaine pendant
8 semaines puis 800 UI de vitamine D3 par jour pendant 12 semaines
avec, en cas de carence persistante (définie par un taux de 25 OH-D
< 30 ng/ml ou 75 nmol/l), 100 000 UI de vitamine D2 tous les
mois pendant 12 semaines.
La calcémie, la phosphorémie, l’albuminémie, la 25 OH-D, la PTH et
le rapport calciurie / créatininurie ont été mesurés avant puis 10
semaines après le début du traitement par vitamine D. En dehors
d’une augmentation du taux de 25 OH-D on ne retrouvait aucune
différence significative concernant ces paramètres. La calcémie a
été mesurée à 5, 22 et 34 semaines de traitement : les taux sont
restés stables passant de 2,74 +/- 0,10 mmol/l avant traitement à
2,71 +/- 0,08 mmol/l à 34 semaines de traitement. Aucune
manifestation clinique liée à l’hypercalcémie n’a été observée
durant la période de traitement. La poursuite de la supplémentation
en vitamine D a été nécessaire pour 23 patients en raison d’une
carence persistante. Les résultats biochimiques de ce groupe ne
différaient pas de ceux observés pour les malades dont la carence
était corrigée en 20 semaines de traitement.
Ces données observationnelles sont rassurantes et elles ne
soutiennent pas la thèse d’une dangerosité de la correction de la
carence en vitamine D en cas d’hyperparathyroïdie primaire
associée. Des études à long terme devront permettre de déterminer
si un effet bénéfique osseux ou musculaire est associé.
Dr Laurence Du Pasquier